13/12
Qui veut la peau de Bouygues Télécom ? Orange avant l’été, Free le plus tard possible
Bouygues Télécom est à la veille d’une journée difficile qui se ponctuera par un comité d’entreprise demain après-midi. Selon Olivier Roussat, l’objet de cette réunion sera la mise en place d’un plan d’économie d’au moins "300 millions d’euros" et des "réductions d’emplois".
Pour le moment il n’est pas question de vendre, Bouygues veut survivre seul "dans un monde à quatre opérateurs." Selon Martin Bouygues, il peut tenir encore deux ou trois ans avec une refonte totale de l’opérateur.
Mais du côté de Free et Orange, on rode. On se paierait bien une bonne tranche de Bouygues. L’un souhaite surtout récupérer des fréquences, l’autre y verrait l’opportunité de revenir enfin à 3 opérateurs et de rabaisser la pyramide des ages de ses employés. Autre intérêt pour Orange, racheter Bouygues pour revendre les fréquences à Free. Selon un analyste, "si c’est le cas, Orange fera tout pour leur vendre le plus cher possible".
En revanche du côté de Free, la stratégie semble être différente. Si Bloomberg prête à Iliad la maison-mère de Free, une offre informelle supérieure à 4 milliards d’euros, loin des 8 milliards attendus, selon un observateur "Free a tout intérêt à laisser mourir Bouygues Telecom et à ramasser les miettes ensuite." Pour le moment Bouygues dégraisse préparant ce jour une restructuration qui pourrait laisser 20 % des effectifs sur le carreau.
Mais alors a qui profite le crime ? Selon une source d’Orange interrogée par les Echos, "si ca se dégrade, tout le monde sera motivé pour faire disparaitre Bouygues Télécom." SFR-Numericable a d’ailleurs manifesté son intérêt pour croquer lui aussi une part du gâteau. Ils semble donc trois à vouloir se partager la dépouille du 3e opérateur passé 4e au dernier trimestre.
Si Bouygues n’est pas encore mort et enterré, même du côté de Bercy on estime être favorable à un retour à 3 opérateurs. On imagine mal l’opérateur historique, encore leader du marché, et dont l’Etat est actionnaire majoritaire, rendre les armes. Même topo du côté de SFR-Numericable dont la fusion est en cours. Quant à Free, l’opérateur vient de dépasser le milliard d’euros de chiffre d’affaires et semble avoir le vent en poupe affichant chaque semaine un recrutement de nouveaux abonnés plus que satisfaisant.
Il ne reste donc que Bouygues qui ne cesse de crier famine. Azzam Adhab, de la CFDT chez Bouygues annonce que ce sera moins de 1500 à 2000 postes supprimés "car on fera tout pour que ce chiffre soit le plus bas possible." Selon les Echos, 2/3 des postes dans l’informatique et le marketting devraient déjà être supprimés. Les 4500 salariés des centres d’appels et boutiques seraient en revanche conservés. La cure d’amaigrissement continue. Une vision court-termiste pour le délégué CFDT qui estime que pour "résister sur le marché, il faut continuer à investir et faire de la croissance." Mais n’est ce pas reculer pour mieux sauter ? Réponse demain.
Source : Les Echos