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Bouygues Télécom annonce qu’il reduira “de manière drastique ses coûts” aux dépends de l’emploi
Dernier opérateur a être entendu par le sénat et la Commission des Affaires Economiques, ce sont Olivier Roussat PDG de Bouygues Télécom et Didier Casas secrétaire général qui évoquent les perspectives à court et moyen, terme de l’opérateur.
Les deux répresentants du groupe Bouygues ne mettront pas longtemps à dépeindre une situation inquiétante pour l’opérateur rétrogradé au quatrième rang :
"Nous sommes confrontés à un problème de taille critique. Pour faire face à nos coûts fixes, c’est-à-dire à l’extension du réseau, il nous faut plus de clients, d’où notre offre de rachat de SFR, qui a échoué. Les résultats en matière de 4G n’ont pas été à la hauteur de nos espérances, l’un de nos concurrents ayant décidé en décembre dernier de galvauder la 4G en proposant un abonnement à 20 euros. "
Le projet de Bouygues Télécom est de continuer de réduire "de façon drastique" ses coûts de fonctionnement. Au programme des économies de "300 millions supplémentaires après avoir réduit nos coûts de fonctionnement de 600 millions d’euros en deux ans. Notre objectif est d’économiser un milliard par an d’ici trois ans."
Les deux dirigeants de Bouygues confirment également que l’emploi au sein de l’opérateur sera concerné par ces réductions de coûts : Un comité exceptionnel se réunira le 11 juin : "nous annoncerons des réductions d’emplois, condition pour continuer à vivre dans un monde à quatre opérateurs."
Orange ayant manifesté son intérêt, le ministère de l’Economie, du redressement productif plaidant pour un retour à trois opérateurs, beaucoup conviennent à annoncer que c’est Bouygues Télécom qui est sur un siège éjectable. Mais pour les deux dirigeants l’opérateur ne veulent pas abdiquer sans se battre "nous ne voulons dépendre de personne pour restaurer notre rentabilité et pouvoir réaliser les investissements dont nous avons besoin."
Bouygues Télécom affiche ainsi un discours pessimiste sur une situation qu’il estime "ubuesque" : "nous estimons que le bon sens ne va pas l’emporter, et que nous ne pouvons plus guère espérer une intervention des pouvoirs publics." C’est donc le chantage à l’emploi qui est de mise :
"Nous avons donc décidé, chez Bouygues Telecom, de nous organiser par nous-mêmes pour survivre avec moins de revenus, en réduisant sensiblement la taille de l’entreprise, ce qui aura donc des conséquences sur l’emploi, hélas."
L’autre solution trouvée par Bouygues est cet accord de mutualisation avec SFR. L’opérateur annonce ainsi que ce partenariat sera maintenu : "dans la mesure où ce contrat de mutualisation a pour nous un intérêt économique réel, nous avons la volonté de le poursuivre." Pour lui, "les zones où nous intervenons ensemble sont celles où la rentabilité de Bouygues n’est pas avérée et où celle de SFR a beaucoup baissé" soit selon les termes de leur accord, 57 % de la population.
Enfin du côté du déploiement du très haut débit fixe, Bouygues annonce avoir signé un contrat avec SFR pour développer la fibre optique "dans les zones très denses" et "avoir signé une convention avec France Télécom pour cofinancer la fibre dans les zones moyennement denses".