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Rachat de SFR : Numericable “calme” et “serein”, Bouygues annonce qu’il peut faire encore mieux
Le dossier Numericable va de retournement de situation en retournement de situation. Alors qu’en 2013, Vivendi n’a pas trouvé à qui marier SFR, en 2014, il y a désormais deux bagues pour un seul doigt.
Pour le moment, le fiancé s’appelle Numericable. Bouygues voudrait bien kidnapper la mariée, mais malgré une offre tout à fait alléchante, Vivendi, père de la mariée ne pourra réagir avant le 04 avril prochain, date à laquelle la période de séduction en exclusivité pour Numericable expirera. Chez Altice, maison-mère de Numericable, on s’active tout en se déclarant "calme et serein" par rapport aux propositions de Bouygues. Pendant trois semaines SFR et Vivendi focalise son attention sur Numericable qui ne se cache pas pour déclarer "travailler étroitement avec les équipes de Vivendi".
Du côté de Bouygues, la jalousie est de mise, certains ne comprennent toujours pas comment son offre a pu être refusée la première fois. En l’espace d’une semaine, Bouygues était passé de grand favoris à grand perdant. Le temps de reprendre confiance et Bouygues repart à la charge. On a sollicité un armada de témoins de moralité. Outre ceux dont disposait déjà Bouygues (Arnaud Montebourg, Iliad-Free, d’Henri Emmanuelli), Bouygues s’est trouvé d’autres partenaires parmi lesquels des proches du président François Hollande. On retrouve ainsi la famille Pinault et la famille Decaux, cette dernière étant déjà actionnaire de Bouygues. L’Etat va également y mettre son grain de sel via les promesses de Jean-Pierre Jouyet, appuyées d’Henri Emmanuelli de la Caisse des Dépots et Consignations qui va investir 3 % du nouvel ensemble soit près de 300 millions d’euros.
Bouygues Télécom ayant amélioré son offre bien au delà de celle de Numericable tente ainsi de faire échouer les négociations exclusives avec Vivendi et de repartir sur un bras de fer dès le 4 avril. Il estime même être capable de proposer mieux : "d’autres investisseurs pourraient également participer pour proposer à Vivendi l’acquisition du solde de sa participation résiduelle."
L’avertissement est donné à Numericable, Bouygues pourrait trouver suffisamment d’actionnaires pour permettre à Vivendi de sortir complètement de SFR, ce que le groupe souhaite depuis le début : se débarrasser de SFR au meilleur prix.
Source : AGEFI