La fibre du futur à 40 Gbit/s n’arrivera pas en France avant 2030, selon Orange
L’opérateur a pu montrer qu’il était possible d’avoir une connexion fibre à 40 Gbit/s grâce à la technologie 50G-PON, mais tempère les attentes. L’opérateur prévoit une commercialisation pas avant 2030, le temps d’adapter les équipements et d’en réduire les coûts.
Orange poursuit sa course au très haut débit. Après avoir franchi le cap des 10 millions de clients fibre en septembre et confirmé son leadership sur le marché français, l’opérateur télécom prépare déjà la prochaine génération de fibre optique. Mais il faudra encore patienter plusieurs années avant de profiter des débits promis par la technologie 50G-PON, qui pourrait atteindre 40 Gbit/s.
Le 23 octobre, Orange a démontré dans ses locaux de Lyon et Marseille qu’il était désormais possible d’atteindre 40 Gbit/s sur un réseau réel grâce au 50G-PON, successeur de la technologie XGS-PON (8 Gbit/s), actuellement utilisée par l’opérateur. Ce nouveau standard permettrait de multiplier par cinq les débits disponibles pour les abonnés fibre.
Malgré ces performances, Orange ne prévoit pas de commercialisation avant 2030. Le temps est nécessaire pour rendre la technologie compatible avec les équipements des clients et pour réduire les coûts. « Vous n’allez pas trouver aujourd’hui un PC doté d’une carte réseau 40 Gbit/s, ni un Wi-Fi capable de suivre », explique Christian Gacon, directeur des services fibres très haut débit chez Orange.
Une évolution progressive du réseau existant
Bonne nouvelle pour les infrastructures : le passage à la fibre 40 Gbit/s ne nécessitera pas de nouveaux travaux de génie civil. Les installations actuelles, câbles et boîtiers compris, resteront valides. En revanche, les équipements optiques dans les centraux devront évoluer. Orange prévoit d’y installer un module optique Multi-PON (MPM) capable d’intégrer les trois standards PON (2, 8 et 40 Gbit/s) sur une même fibre. Côté client, les futures box devront embarquer la technologie correspondante à l’offre souscrite.
Orange n’est pas seul sur ce créneau. En mars, SFR et Nokia ont expérimenté une connexion 100G-PON atteignant 82 Gbit/s dans leur laboratoire de Vélizy. De son côté, Salt, opérateur suisse détenu par Xavier Niel, propose déjà depuis 2023 une offre fibre à 40 Gbit/s. Avant toute mise sur le marché, Orange devra collaborer avec les équipementiers pour concevoir les nouveaux matériels et adapter les box à la 50G-PON. « Il a fallu batailler pour choisir les fréquences adaptées à nos besoins », confie Christian Gacon, rappelant que la transmission de données à haute vitesse dépend d’un équilibre précis entre les longueurs d’onde déjà utilisées.
Si une telle puissance de connexion peut sembler démesurée pour un usage domestique aujourd’hui, les besoins augmentent rapidement. Entre la montée du streaming 4K et 8K, le cloud gaming, l’eSport, ou encore les objets connectés, la demande en bande passante ne cesse de croître. Dans le monde professionnel, cette fibre du futur pourrait bénéficier à la télémédecine, au télétravail et à la transmission sécurisée de données sensibles, notamment dans les secteurs de la santé ou de l’industrie.
Source : la Tribune