VPN gratuit de Free Mobile, certaines associations de protection de l’enfance s’inquiètent
En intégrant un VPN gratuit à ses forfaits mobiles, Free relance le débat sur la protection des mineurs en ligne. Des associations redoutent un contournement facilité des contrôles d’âge sur les sites pornographiques, quand l’opérateur assure que ses dispositifs de contrôle parental restent actifs et rappelle que l’activation est pilotée par le titulaire de la ligne.
Depuis le 16 septembre, « Free mVPN » est inclus sans surcoût dans les offres Forfait Free 5G et Série Free. L’activation se fait depuis l’espace abonné ou l’app Free, pour des sessions de 12 heures (désactivation automatique). La sortie réseau passe par des serveurs européens (Italie/Pays-Bas) et les MMS sont indisponibles durant l’activation. Tout comme les autres VPN, le service de Free permet conbtourner les blocages DNS en France, et ainsi par exemple accéder à nouveau aux sites pornographiques qui se sont retirés du marché français comme Pornhub.
Pour l’association e-Enfance et d’autres acteurs de la protection de l’enfance, proposer un VPN directement dans l’offre peut rendre plus simple l’accès des mineurs à des contenus pour adultes, au moment même où la France impose la vérification d’âge sur les sites pornographiques. Mettre à disposition un accès non soumis à la réglementation française risque de saper les efforts en cours, alertent-elles. “Ça donne gratuitement à disposition de tous les abonnés, y compris les mineurs, un accès en fait non français, donc qui échappe à la réglementation française, à Internet et donc indirectement aux sites pornographiques. Ça arrive à point nommé au moment où justement est en train d’être mise en place en France cette obligation des sites pornographiques de contrôler l’âge de leurs utilisateurs pour empêcher les mineurs d’y avoir accès”, a indiqué à France info, Justine Atlan, directrice générale de e-Enfance.
La loi SREN du 21 mai 2024 et le référentiel technique de l’Arcom (octobre 2024) obligent les sites pornographiques à vérifier l’âge de leurs visiteurs, avec un déploiement renforcé en 2025 (mises en demeure, contrôles et blocages possibles). L’Arcom rappelle suivre la conformité des dispositifs et pouvoir sanctionner les manquements.
De son côté, Free souligne que les VPN existent déjà largement et insiste sur deux points : le contrôle parental Free (fourni sur demande) continue de filtrer même lorsque mVPN est activé ; la première activation du service doit être réalisée depuis l’espace abonné du titulaire de la ligne, un point clé pour les lignes mineurs. Free met aussi en avant une fonction de blocage des sites frauduleux intégrée à mVPN. Dans ce contexte, le député socialiste Thierry Sother a annoncé la semaine dernière avoir saisi l’Arcom, estimant que l’offre de VPN de Free permet de contourner les contrôles d’âge et que ce VPN gratuit « menace l’ensemble des futures régulations numériques visant à protéger les mineurs et les internautes français »