Comme Free, Orange s’oppose totalement à une limitation des forfaits mobile XXL

Plutôt que de limiter les forfaits mobile très riches en data comme le souhaite l’Ademe, Orange estime qu’il faut agir sur les fournisseurs de services et contenus.
Alors que l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) prépare un projet de loi autour d’une tarification progressive des forfaits mobiles adaptée à la réelle consommation de data pour limiter l’impact environnemental du numérique, Orange monte au créneau pour exprimer son opposition. Son directeur des affaires publiques, Laurentino Lavezzi, a publié le 3 février un message sur X (ex-Twitter) dans lequel il critique cette proposition et remet en question son efficacité.
Selon lui, le modèle actuel, qui propose des forfaits avec des volumes de données très élevés, repose davantage sur une logique commerciale que sur une nécessité réelle des utilisateurs. “Quel que soit le godet datas du forfait, la grande majorité des clients qui souscrivent à une offre d’abondance ne le fait pas pour satisfaire un besoin mais parce que plus de datas pour le même prix, on prend toujours « pour le cas où »”, explique-t-il.
Orange met ainsi en avant le fait que limiter artificiellement la taille des forfaits ne changerait pas significativement la consommation réelle des données mobiles. L’opérateur estime que l’impact environnemental des télécommunications n’est pas dû aux offres commerciales mais plutôt à la façon dont les contenus et services sont conçus et diffusés. “Ce sont les services qui drivent le trafic, pas les forfaits mobiles. C’est du côté des fournisseurs de services/contenus qu’il faut agir“, plaide Laurentino Lavezzi, appelant notamment à une régulation de ces acteurs pour réduire l’empreinte des données qu’ils génèrent. Il faudrait à ses yeux par exemple “améliorer l’encodage, et réguler par le portefeuille le volume de datas qu’ils génèrent sur les réseaux”.
Le débat, relayé par de nombreux médias et largement commenté sur les réseaux sociaux, a rapidement attiré l’attention d’autres figures du secteur. Xavier Niel, fondateur de Free, a réagi avec un laconique “Non” en partageant un article mentionnant la proposition de l’Ademe et la possibilité d’une réduction des forfaits XXL.
Si la question de l’impact environnemental du numérique reste un enjeu de premier plan, les opérateurs semblent pour l’instant peu enclins à revoir leur modèle économique. L’Ademe, de son côté, continue de prôner une consommation plus responsable, mais se heurtera vraisemblablement à une forte résistance des acteurs du marché des télécoms.