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Clap de fin pour les cabines téléphoniques, mais certains ne l’entendent pas de cette manière
Une page des télécommunications se tourne, au 31 décembre, les cabines téléphoniques auront disparu du paysage.
Avant l’essor du téléphone mobile, elles ont fleuri un peu partout en France, jusqu’à être près de 300 000 dans les années 1990. Mais en 20 ans, le téléphone portable s’est démocratisé et leur utilisation a chuté. En 2017 elles ne sont plus que 5 450 et leur dépose est déjà prévue par Orange.
Question de rentabilité
Laurentino Lavezzi, directeur l’affirme au Parisien “la durée moyenne d’appel par cabine est tombée à 10 secondes par jours.” La moitié des cabines encore présentes n’ont pas été décrochées une seule fois au premier trimestre. Désormais ce service génère des pertes pour Orange (de l’ordre de 10 millions d’euros/an) toujours selon Laurentino Lavezzi.
Loi Macron
C’est une mesure de la loi Macron qui a donné le coup de grâce aux Publiphones : la fin du service universel d’Orange qui obligeait l’opérateur historique à maintenir un accès au téléphone. Désormais, tout le monde, ou presque, est équipé d’un téléphone mobile et tout le monde ou presque est couvert par un réseau mobile. Le directeur des affaires publiques comprend la grogne de certains “nous comprenons certaines réactions, qui posent plus largement la question de l’aménagement du territoire et de la disparition progressive des services publics, mais nous préférons investir dans le développement des réseaux mobiles” conclu-t-il.
Recyclage et irréductibles gaulois haut-alpins
Plus une seule cabine dans la capitale depuis fin juin. Mais les mairies demandent régulièrement à pouvoir leur redonner une seconde vie. Elles sont actuellement 1257 selon le Parisien a avoir été transformées en “boîtes à livre”, une sorte de mini-bibliothèque ouverte où chacun peut venir piocher ou déposer un livre. Le prix des cabines pour les collectionneurs, du fait de leur disparition prochaine, a augmenté on en trouve sur eBay pour près de 300 euros. Un artiste lyonnais, Benedetto Bufalino, a actualisé son utilisation avec humour en lui offrant la mobilité qui lui manquait.
Enfin, un village d’irréductibles haut-alpin résiste à cette disparition annoncée. Le maire de Ceillac dans le département des Hautes-Alpes défend avec vigueur la présence dans le hall de la mairie de l’appareil. Il n’avait pas été prévu par Orange de sa dépose, il s’est donc opposé au technicien qui est reparti bredouille et a écrit à Stéphane Richard dans la foulée. Le maire explique que dans cette commune de montagne qui vit du tourisme même si le Publiphone n’est pas rentable ni utilisé tous les jours, il est des cas où lorsque les touristes n’ont plus de réseau elle s’avérait bien pratique pour donner de ses nouvelles. Mais,Orange déposera en novembre cette cabine téléphonique et compte bien que les avancées dans le déploiement de son réseau mobile puisse convaincre ce maire réticent.
source : Le Parisien