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Le rapport sur le cinéma français qui ferait les affaires de la VOD
Le cinéma français est en crise, malgré la hausse du financement des œuvres ces dernières ne prennent que très rarement dans les salles. Le déficit des films français s’accroît, pourtant, de plus en plus de contributeurs sont sollicités pour financer le cinéma français : opérateurs télécoms, chaînes de télévision, crédits d’impôt, taxe sur les distributeurs de programmes… En 2012, 279 films français ont été produits, certains n’affichant que des audiences anecdotiques.
Après le rapport Lescure qui appelait déjà à certaines réformes d’un cinéma français en crise, René Bonnell transmet ce jour lui aussi un rapport présenté aux Assises du Cinéma. Le constat est alarmant : pour lui, des réformes doivent être prises d’urgence si le cinéma français veut exister au XXIe siécle. Parmi les 50 propositions du rapport, trois d’entre elles sont des mesures phares qui remettent en cause les "dogmes du cinéma français" .
- La fin de l’envolée du cachet des stars. Le budget de certains films a été plombé par des cachets mirobolants. C’est le cas notamment du film Eyjafjallajökull dont le seul cachet de Dany Boon dépasse les 3,5 millions d’euros pour un film disposant d’un budget de 20 millions d’euros et 1,8 million de spectateurs en salle.
Mais outre la question du financement de ces films qui mettent en exergue des sommes énormes versés aux acteurs sur des contributions parfois publiques, c’est surtout la diffusion des oeuvres que René Bonnell souhaite repenser. Dans son rapport, la France doit sortir du dogme de la sortie systématique de la sortie en salle ainsi que repenser sa chronologie des médias, encore une fois jugée trop longue.
- La fin de la sortie systématique en salle. Il estime qu’avec une moyenne de 12 films qui sortent par semaine et la concurrence à venir d’un Netflix en France, le débat doit s’ouvrir sur l’idée d’une sortie directe de certains films en vidéo, largement soutenu par l’usage des SMAD, de la VOD comme de la SVOD permettrait de soutenir différemment des films qui passeraient inaperçus.
- Dans la lignée du rapport Lescure, il préconise également d’assouplir la chronologie des médias maintenant les quatre mois pour l’exclusivité des sorties en salle, mais de l’assouplir dès la fin de cette exclusivité conservée. Ainsi, un film qui n’aurait pas obtenu de pré-financement devrait disposer d’une liberté contractuelle totale pour son exploitation en VOD. Pour ceux ayant bénéficié d’un préfinancement de la part d’une chaîne gratuite ou de Canal + les fenêtres d’exclusivité devront être conservées. Enfin concernant la SVOD, il préconise de réduire la chronologie à 18 mois sous réserve d’obligation de financement pour les opérateurs concernés.
Source : Les Echos