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Annonce de Bouygues : « un coup de pub » ou risque véritable pour Free ?
Martin Bouygues l’a affirmé la semaine dernière : « La fête est finie dans l’Internet fixe » et d’annoncer une économie annuelle de 150€, et des innovations technologiques. Une annonce qui a fait s’effondrer le cours de l’action Iliad vendredi (qui s’est stabilisée ce matin).
Contacté par les Echos, Free n’a pas souhaité faire de commentaires et « fait mine de ne pas s’inquiéter », le journal rappelant que malgré cette baisse de 10%, le titre a quand même gagné près de 13 % sur un an. Les Echos détaillent également les marges réalisées par les différents opérateurs, celles d’Iliad étant à « 42 %, contre moins de 20 % pour Bouygues, probablement autour de 25 % pour SFR et de 30 % pour Orange ». L’analyste Frédéric Boulan, chez Nomura Nomura, explique que « la sensibilité d’Iliad aux prix dans le haut débit est très haute, car si 10 % de la base voit son forfait réduit de 10 euros, l’excédent brut d’exploitation du groupe chute de 5 % ».
Le Echos rapportent également que, selon certains, Martin Bouygues mettrait la pression sur les prix, parce qu’il sait que Free traverse une passe difficile. « Le modèle se tend, estime un concurrent. Iliad a tout misé sur une certitude et une anticipation, celle qu’il pourra s’appuyer sur le réseau d’un autre pour poursuivre son développement. »
Toutefois, dans sa note, que s’est procuré Univers Freebox, Nomura, après avoir discuté de cette annonce avec Bouygues Vendredi, estime « le message de Martin Bouygues sur les baisses de prix est plus un coup de pub à ce stade ». L’analyste explique que suite à ses échanges avec Bouygues, il ressort que ce dernier n’a pas l’intention de mettre en place une baisse générale de ses tarifs, mais s’orienterait plutôt vers une nouvelle offre avec une nouvelle technologie. Pour Nomura, « Bouygues ne peut pas se permettre de modifier le prix de sa base fixe », puisqu’avec ses près de 2 millions d’abonnés haut débit, une réduction de 12.5 EUR sur la base impliquerait un impact de 240 millions d’euros de revenus en année pleine.
Les Echos rapportent par ailleurs qu’Iliad « n’est pas aux abois. L’opérateur reste le moins endetté d’Europe », et rappellent également que le « groupe a réalisé un excédent brut d’exploitation de 54 millions d’euros dans le mobile, et même s’il ne fait pas encore de bénéfices, « le modèle s’améliore chaque jour », explique une source proche de l’opérateur. »