Les abonnés Free Mobile vont surfer au ralenti sur la 3G d’Orange jusqu’en 2028, et encore une fois Bouygues Telecom s’y est opposé
A chaque reconduction du contrat d’itinérance entre Free Mobile et l’opérateur historique, c’est la même rengaine, et le même résultat.
Pour la quatrième fois en 17 ans d’itinérance, l’Arcep a donné le mois dernier son feu vert à la prolongation du contrat entre Free et Orange. L’opérateur de Xavier Niel pourra continuer à s’appuyer sur les réseaux 2G et 3G de son rival jusqu’à la fin de 2028. Une décision qui fâche comme toujours la concurrence.
Selon Le Monde, Bouygues Telecom a tenté, en vain, de bloquer cette reconduction. Dans une note adressée à l’Arcep le 2 juillet dernier, l’opérateur a dénoncé un accord susceptible de « créer un déséquilibre concurrentiel significatif sur le marché de la téléphonie mobile ». SFR, de son côté, n’a pas officiellement réagi, mais se serait montré tout aussi critique en interne vis-à-vis de la position du régulateur.
Et pourtant, le gendarme des télécoms l’assure, cette prolongation ne remet pas en cause « l’exercice d’une concurrence effective et loyale ». Surtout que ce contrat prévoit plusieurs restrictions techniques et quantitatives afin d’assurer une sortie progressive de l’itinérance sur les anciens réseaux comme un plafonnement des débits en itinérance à 384 kbit/s, bien en dessous des performances de la 4G et de la 5G et une limite du trafic data 2G/3G en itinérance à 1 % du volume total de données transitant par le réseau propre de Free Mobile.
De son côté, Free n’a toujours pas dévoilé son calendrier d’extinction de son réseau 3G en propre mais a prévenu ses abonnés récemment par mail. A compter du 15 décembre 2025, une partie de son spectre 3G sera lui réaffectée à la 4G. Objectif : élargir la couverture 4G et améliorer les débits. Ce mouvement s’inscrit dans la dynamique actuelle de l’opérateur, qui active massivement la 4G 900 MHz pour mieux arroser l’intérieur des bâtiments et les zones rurales, avec des bénéfices concrets sur la portée et la stabilité du signal. Après avoir amorcé depuis plusieurs mois le recyclage progressif de ses fréquences 3G, l’opérateur passe à la vitesse supérieure.