Free souhaiterait racheter l’intégralité de RED by SFR et une partie des abonnés premium de SFR, mais ça fait grincer des dents

Free souhaiterait racheter l’intégralité de RED by SFR et une partie des abonnés premium de SFR, mais ça fait grincer des dents

Alors que les discussions entre Orange, Free et Bouygues Telecom autour d’un rachat de SFR s’accélèrent, les négociations préliminaires butent sur plusieurs points stratégiques. En première ligne : le sort de RED by SFR, que Free ambitionnerait de s’approprier seul, Bouygues Telecom y est hostile.

Le feu vert judiciaire à la restructuration de la dette d’Altice France, à hauteur de 8,6 milliards d’euros, a dissipé l’un des principaux obstacles à la cession de SFR. Patrick Drahi, son propriétaire, peut désormais envisager une sortie du marché français. Dans ce contexte, Orange, Free et Bouygues Telecom ont multiplié les rencontres en juillet pour poser les bases d’un éventuel partage des actifs de l’opérateur. Mais alors qu’un premier accord était espéré avant les congés estivaux, les désaccords se sont rapidement imposés, révèle Le Figaro.

Free veut RED et une part des clients haut de gamme

Parmi les 19 millions d’abonnés mobiles et 6 millions de clients fixes de SFR, la marque low cost RED est particulièrement convoitée. Free aurait exprimé sa volonté de reprendre la totalité de RED by SFR, ainsi qu’une partie des abonnés premium de SFR. Une stratégie qui permettrait à l’opérateur de Xavier Niel de renforcer à la fois son positionnement entrée de gamme et de monter en puissance sur le segment plus rémunérateur.

Cette ambition heurte cependant de front les intérêts de Bouygues Telecom, lui aussi désireux de grimper à la seconde place du marché derrière Orange. Un protagoniste des discussions qualifie l’approche de Free de “déséquilibrée”. Les deux opérateurs s’opposent donc comme prévu, tous deux sont également intéressés par les activités Pro de l’opérateur au carré rouge. Le Figaro rapporte selon une source très proche du dossier que « l’idée, c’est qu’Orange prenne ce qu’il peut prendre, et que le reste soit divisé en deux ». L’opérateur historique l’a déjà affirmé, le groupe se dit prêt à participer à la recomposition du marché, mais il sera limité dans ses marges de manœuvre du fait de sa position dominante sur tous les segments.

Autre sujet de tension : le sort des infrastructures mobiles. Bouygues Telecom partage aujourd’hui un réseau de 15 000 antennes avec SFR.  Si ce dernier disparaît, Bouygues pourrait se retrouver seul à supporter les coûts d’exploitation estimés à plusieurs centaines de millions d’euros annuels. Free et Orange refuseraient de participer aux frais.

Une chose est certaine aujourd’hui,  les 3 grands opérateurs s’accordent sur le principe d’un passage de quatre à trois opérateurs, le diable se cache dans les détails… et dans les ambitions de chacun. Le sort des 300 boutiques physiques de SFR et de ses 8 000 salariés sera aussi un point important dans les négociations. Les syndicats s’inquiètent des conséquences sociales d’une vente à la découpe de SFR. Il ne faut pas oublier aussi que des acteurs étrangers comme des opérateurs du Moyen-Orient et des fonds d’investissement puissants se sont montrés intéressés. La possibilité de rester à 4 n’est donc toujours pas exclue.

Cet article a été repris sur le site Univers FreeBox