L’ADSL en chute libre alors que 2026 s’annonce comme une année charnière pour l’extinction du réseau cuivre d’Orange
L’ex-colonne vertébrale de l’internet français poursuit sa baisse au niveau des abonnements en France, une tendance accentuée par la montée en puissance de la fibre et par l’accélération programmée de la fermeture du réseau cuivre.
La France ne compte plus que 4,5 millions d’abonnements haut débit (principalement ADSL) fin septembre 2025, confirme l’Arcep. En quelques années, plusieurs millions de lignes ont disparu, signe d’une transition désormais pleinement engagée vers le très haut débit. La fibre, forte de 26,3 millions d’abonnés et d’une couverture de 93,5 % des locaux (42 millions raccordables), s’est imposée comme la norme.
Cette chute rapide est cohérente avec la fermeture progressive du réseau cuivre d’Orange, un chantier enclenché en 2022 et qui s’intensifie. L’opérateur a déjà coupé son réseau dans 162 communes, soit 256 700 foyers basculés vers la fibre. Mais c’est surtout 2026 qui marquera le début d’une phase à grande échelle : dans toutes les communes inscrites au calendrier, plus aucun opérateur ne pourra proposer d’offre ADSL, que ce soit pour la téléphonie ou pour l’accès internet.
Orange explique que « la fermeture du réseau cuivre va se faire progressivement par lot de communes, chaque année », et que l’objectif reste inchangé : plus aucune connexion cuivre en France d’ici 2030. Après plusieurs années de préparatifs, l’opérateur annonce que l’année 2026 sera une période de bascule majeure, avec l’extinction technique de 829 communes, suivie en 2027 et 2028 par plusieurs milliers d’autres.
La fermeture dans certains quartiers de Rennes au printemps 2024, largement anticipée grâce à une couverture fibre proche de la complétude, a servi de démonstration : des zones urbaines complexes peuvent elles aussi être coupées sans heurts. Ces expérimentations renforcent la confiance des opérateurs sur la suite des opérations.
Free se montre d’ailleurs particulièrement serein. Son directeur général, Nicolas Thomas, a récemment indiqué qu’il existe « assez peu de réfractaires » et que les extinctions menées depuis 2025 montrent une grande fluidité. Avec 85 % de ses 7,5 millions d’abonnés box déjà en fibre, l’opérateur estime que « la bonne partie du chemin est déjà faite ». Les derniers clients ADSL migrent généralement sans surcoût, souvent avec une box déjà compatible fibre. Pour les quelques foyers encore hésitants, les opérateurs multiplient les dispositifs d’accompagnement. Cette mutation historique où l’ADSL, longtemps colonne vertébrale de l’internet français, vit désormais ses derniers mois comme technologie de référence.