Fibre optique : le déploiement s’améliore mais les disparités entre villes et campagnes continuent d’engendrer des problèmes

Fibre optique : le déploiement s’améliore mais les disparités entre villes et campagnes continuent d’engendrer des problèmes

Les zones rurales mieux couvertes que les zones denses, mais le modèle économique reste sous tension, selon l’Avicca.

À l’occasion du Trip d’automne de l’Avicca, son président Patrick Chaize a dressé un constat qui bouscule les idées reçues : les zones rurales affichent aujourd’hui une meilleure couverture fibre que les zones denses. Une avance technique indéniable, mais qui repose sur un modèle économique fragile.

Les réseaux d’initiative publique (RIP), déployés dans les zones les moins denses, couvrent près de 70% du territoire mais seulement 40% de la population. Malgré ce déséquilibre, leur niveau de complétude dépasse désormais celui des réseaux privés. Selon l’Avicca, le 100% fibre devrait même être atteint dès l’an prochain dans les zones RIP, contre 2028 pour les zones moins denses et 2032 pour les zones très denses si les tendances actuelles se confirment. Cette situation paradoxale inquiète les collectivités. Patrick Chaize annonce ainsi une initiative commune avec France Urbaine afin d’éviter que « les zones les plus denses du territoire soient plus mal desservies en fibre optique que les zones rurales ».

La fermeture du cuivre : un chantier conditionné à la complétude fibre

Le passage au tout-fibre dépend directement de la capacité du pays à atteindre une couverture quasi totale. L’Avicca rappelle qu’il faut « une complétude parfaite des communes, y compris en zone très dense » avant de pouvoir entamer la fermeture du réseau cuivre. Sur ce point, une amélioration notable est observée dans les zones très denses. Il y a trois mois, seules 11% des 106 communes dépassaient les 99% de locaux raccordables. Elles sont désormais 19%, un bond significatif qui laisse entrevoir une fermeture du cuivre à l’horizon 2030, contre 2031 ou 2032 auparavant.

En revanche, la dynamique est mauvaise dans la zone AMII, où le déploiement reste trop lent : à peine un tiers des communes pourraient être fermées aujourd’hui. La meilleure perspective évoquée table sur 2028. Les zones AMEL et CPSD pourraient, elles, atteindre une fermeture dès 2026, sous réserve d’une fin de déploiement sans retard. Dans les RIP, enfin, les déploiements ralentissent sensiblement. Si cette tendance se poursuit, l’objectif d’une fermeture du cuivre en 2027 pourrait être compromis.

Derrière ces avancées techniques, les RIP doivent également faire face à un coût d’exploitation plus élevé que dans les zones denses : offres de gros jugées inadaptées, contraintes du mode STOC, fin du service universel cuivre ou encore génie civil jusqu’à quatre fois plus cher. L’Avicca appelle donc le régulateur à une prise de position rapide et structurante pour garantir l’équilibre financier de ces réseaux, aujourd’hui les plus performants en matière de déploiement, mais aussi les plus fragiles économiquement.

Source : Alloforfait

Cet article a été repris sur le site Univers FreeBox