Au cœur de l’écosystème TV de Free, nous avons interviewé celui qui fournit dans l’ombre plus de 100 chaînes sur les Freebox

Au cœur de l’écosystème TV de Free, nous avons interviewé celui qui fournit dans l’ombre plus de 100 chaînes sur les Freebox

Invisible du grand public mais incontournable pour les opérateurs, MVP Consulting joue un rôle clé dans l’enrichissement de l’offre TV de Free, lequel est son premier partenaire. Avec plus de 100 chaînes au catalogue, son fondateur Vincent Glatigny dévoile à Univers Freebox les coulisses d’un métier méconnu mais central dans la distribution TV. 

Créée en 2011 avec une seule chaîne en portefeuille, Nautical Channel — que Free distribue encore aujourd’hui à la carte et dans le Pack Sports Passion — MVP Consulting s’impose aujourd’hui comme l’un des acteurs importants de la distribution de contenus en France. Fondé par Vincent Glatigny, le fournisseur indépendant revendique aujourd’hui plus d’une centaine de chaînes et services dans son catalogue, dont près de 40 % de chaînes ethniques, l’intégralité est aujourd’hui représentée sur les Freebox grâce à un public fidèle et une prise en compte historique de ces contenus par l’opérateur.

Sur les Freebox, on retrouve notamment plusieurs chaînes majeures issues du portefeuille MVP : des chaînes arabophones et asiatiques très populaires ; mais aussi les chaînes de cinéma incluses dans le pack Ciné POP ! (Ciné Western+, Scream’In+, Ciné Nanar+, Fréquence Novelas+) et des canaux thématiques dédiées au sport ou aux jeunes, comme Fight Nation fraîchement lancée, Fuel TV, Padel Time TV, eClutch Live ou TV Pitchoun. Une diversité de contenus qui illustre l’étendue et la variété de son rôle. Au fil des années, l’équipe de MVP Consulting s’est renforcée avec l’arrivée de Marianne Fernandes Barbier, spécialiste du marketing TV passée par Turner, Fox ou Le Parisien, puis d’Emmanuel Génin, ancien cadre d’Eurosport, Lagardère et Trace. Une complémentarité reconnue dans tout le secteur, au point que beaucoup résument leur savoir-faire par une formule : « les experts de la Pay-TV ».

Car MVP Consulting n’est pas un simple apporteur de contenus : c’est un véritable intermédiaire stratégique entre éditeurs et distributeurs, chargé d’identifier, structurer, négocier et suivre la mise en place de chaînes ou de services non linéaires sur les plateformes des opérateurs. Recherche de contenus, packaging, deals de distribution, business plans, gestion de projet, opérations marketing… la société intervient sur toute la chaîne de valeur.

Dans une interview accordée à Univers Freebox, son fondateur Vincent Glatigny revient sur ce positionnement unique, son partenariat de longue date avec Free, l’évolution des usages télé, les enjeux autour des chaînes FAST, ainsi que les projets à venir sur les Freebox.


Univers Freebox : Vous vous revendiquez comme “le premier fournisseur indépendant de contenus en France”. Concrètement, qu’est-ce que cela change dans vos négociations avec les opérateurs, dont Free ?

Vincent Glatigny : Nous sommes indépendants dans le sens où nous ne sommes pas financièrement rattachés à un opérateur ou à un éditeur. Je suis l’unique actionnaire de la société. En cela, nous n’avons aucun intérêt autre que celui de nos clients opérateurs et de nos partenaires éditeurs que nous conjuguons de façon à proposer des partenariats vertueux pour tous. Ce que cela change avec les opérateurs, c’est que nous avons en permanence de nouvelles chaînes ou de nouveaux services non linéaires. Du coup, les opérateurs sont attentifs à nos sollicitations.


Combien de chaînes représentez-vous sur les Freebox ? Quelles sont les thématiques fortes ?

VG : Une centaine, dont 40 % de chaînes ethniques :

  • en langue arabe (El Hiwar Ettounsi, Télé Maroc, Ennahar, Attessia, Hannibal, Rotana…)

  • asiatiques (B4U, SONY MAX, Geo, KBS World)

Ainsi que des chaînes de cinéma (pack Ciné POP !), de sport (Sports Passion, Sports Passion Premium), et des chaînes GenZ/Kids (eClutch Live, TV Pitchoun).


Êtes-vous satisfait de l’audience réalisée par les chaînes que vous distribuez sur la Freebox ? Pouvez-vous nous dire ce que ça représente et quelles chaînes fonctionnent le mieux ?

VG : Nous n’avons pas accès aux audiences. Ce sont des données confidentielles que Free et les opérateurs ne partagent pas. Notre critère de succès, ce sont les ventes, même si ponctuellement les opérateurs nous transmettent des classements ou des audiences.


Free est-il votre plus grand partenaire ?

VG : Free est le premier distributeur de nos chaînes. Il y a chez Free une ADN d’entrepreneur, héritée de Xavier Niel, qui percole dans tous les services. Nous sommes très satisfaits de notre collaboration avec FREE et leur équipe d’acquisition, dirigée par Benjamin Cornic. Free reprend toutes nos chaînes et services, mais nous travaillons également avec tous les autres opérateurs.


Quel rôle jouez-vous entre éditeurs et distributeurs ?

VG : Nous jouons un rôle d’intermédiaire à tous les niveaux : recherche de contenus et partenaires techniques, business plans, gestion de projet, négociation d’accords, rédaction et suivi des contrats, relation commerciale, opérations promotionnelles, conseil marketing.


Free privilégie souvent “beaucoup de chaînes pour pas cher”. Comment arbitrez-vous entre “à la carte”, “bouquet” ou période d’essai ?

VG : Nous louons cette logique, qui nous permet d’être très présents chez Free. Nous pouvons conseiller Free, mais ce sont eux qui décident du mode de commercialisation et du prix final. La période d’essai est essentielle : elle peut durer de un à trois mois. Fight Nation est d’ailleurs en clair jusqu’au 30 novembre.


Vos profils ex-SFR, Eurosport, Fox : quels réflexes cela vous donne-t-il face à Free ?

VG : Avant tout, de l’expertise. Nous connaissons bien le marché et les besoins des opérateurs et éditeurs. Nous savons faire coïncider leurs intérêts. Cela fait de nous des chefs d’orchestre agiles et professionnels.


Les abonnés Free sont-ils plus enclins à tester vos chaînes de niche ?

VG : En tout cas, l’équipe acquisition de Free n’hésite jamais à proposer des nouveautés ! C’est l’une des raisons pour lesquelles nous lançons souvent nos nouveaux produits chez eux. FREE apprécie sans doute notre esprit entrepreneurial et notre capacité à toujours apporter de nouveaux services.


Quel niveau de data Free/Free TV partage avec vous ?

VG : Surtout les données d’abonnement. Parfois, nous échangeons sur les audiences, ce qui nous permet d’ajuster bouquets ou prix. Nous essayons toujours de coller aux attentes des abonnés Free.


Votre position sur la montée des chaînes FAST en France ?

VG : La France démarre plus lentement que d’autres pays comme les USA, car les opérateurs apportent déjà un fort service via les box. Mais l’essor des TV connectées et l’intégration des FAST dans les plans de services rendent leur développement inévitable. Nous travaillons d’ailleurs sur une chaîne FAST prévue pour début 2026.


Comment voyez-vous la consommation de contenus dans 10 ans ?

VG : Le sport en direct et l’info justifient encore les chaînes linéaires. Le reste sera surtout consommé à la demande : SVOD pour les contenus premium, YouTube et les réseaux sociaux pour les autres. Les linéaires résistent bien car ils simplifient l’hyperchoix. Les FAST prolongent cette “Lean back experience”.


Quel est l’avantage compétitif de Free pour les contenus internationaux et de niche ?

VG : Son positionnement tarifaire attractif, son rôle de pionnier dans les offres ethniques, et la richesse de ses bouquets, qui fait des envieux parmi ses concurrents.


Que souhaitez-vous lancer chez Free dans les 6-12 mois ?

VG : Plusieurs projets : une ou plusieurs chaînes FAST, un bouquet Sports Extrême, et un bouquet destiné à une communauté encore peu servie.


Des thématiques pourraient faire l’objet d’opérations spéciales (Halloween, événements sportifs) ?

VG : Toutes, mais prochainement surtout le cinéma et le sport, en particulier les sports de combat.

Cet article a été repris sur le site Univers FreeBox