Vente de SFR : Free s’emparera de 30% des actifs si le rachat se réalise, mais quoi au juste ?
A la suite de l’officialisation hier de l’offre commune de 17 milliards d’euros de Bouygues Telecom, Free et Orange pour le rachat de SFR, il est intéressant de se pencher sur la répartition envisagée par le trio si l’opération venait à se réaliser. Bouygues Telecom empocherait la plus grande partie, devant Free. Quels actifs pourraient ainsi revenir à l’opérateur de Xavier Niel ?
Bouygues Telecom, Free-Groupe iliad et Orange ont remis ce 14 octobre une offre conjointe non engageante pour reprendre une grande partie des activités d’Altice en France (SFR), 17 milliards d’euros ont été mis sur la table avec répartition d’actifs précise, soit 43 % pour Bouygues Telecom, 30 % pour Free et 27 % pour Orange. Pour Free, cela pourrait se traduire, si l’opération se concrétise, par la majorité de Red by SFR + un lot d’abonnés SFR grand public, une part de l’activité B2B pour doper Free Pro, et des ressources réseau proportionnées pour absorber ces clients. Mais tout cela n’est qu’hypothèse.
Officiellement, l’offre dévoilée vise la plupart des actifs de SFR, à l’exclusion des participations dans Intelcia, UltraEdge, XP Fibre, Altice Technical Services et des activités en Outre-mer. La répartition envisagée est la suivante :
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le B2B, soit l’activité entreprises, serait repris principalement par Bouygues Telecom, ainsi que par Free-Groupe iliad ;
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le B2C (grand public), serait partagé entre Bouygues Telecom, Free-Groupe iliad et Orange, cela représente notamment 19 millions d’abonnés mobile et 6 millions de clients fixes de SFR.
- les autres actifs et ressources (infrastructures et fréquences) seraient partagés entre les trois, à l’exception du réseau mobile de SFR en zone non dense, qui serait repris par Bouygues Telecom.
Ce que cela pourrait représenter pour Free
Si l’ensemble reste non engageant et soumis aux audits et autorisations, cette offre, dans sa présentation, rend plausible un lot Free combinant grand public, entreprises et ressources techniques à due proportion des 30 % prévus dans l’accord entre les trois opérateurs. Côté B2C, selon des informations de presse, Free s’était montré ces dernières semaines intéressé par l’intégralité de Red by SFR, ainsi que par une partie des abonnés “premium” de SFR pour renforcer volume et valeur. Ces intentions avaient suscité des tensions dans les discussions préalables avec Bouygues Telecom. Par ailleurs, le fait que le B2C soit présenté désormais officiellement “partagé” entre les trois acteurs, crédibilise un transfert significatif vers Free si l’opération aboutit.
Sur le B2B, l’annonce précise que Bouygues prendrait principalement l’activité, avec Free également partie prenante. Cela s’inscrit dans les informations récentes selon lesquelles SFR Business figure parmi les actifs étudiés pour cession, Free et Bouygues étant notamment intéressés. Pour Free, ce scénario renforcerait Free Pro par l’apport de comptes et de contrats entreprises.
Enfin, pour les infrastructures et fréquences, le communiqué acte un partage entre les trois, avec l’exception de la zone non dense dévolue à Bouygues Telecom. Ce point rejoint les analyses publiées ces derniers mois sur la délicate répartition du réseau mobile et sur la nécessité d’aligner portefeuilles clients et capacités techniques lors du démantèlement de SFR.