Fibre optique : Orange passerait en force pour déployer, l’opérateur dément et s’estime dans son bon droit

Fibre optique : Orange passerait en force pour déployer, l’opérateur dément et s’estime dans son bon droit

Orange est accusé de fibrer illégalement à Mayotte, au détriment du réseau public confié à Océinde. L’opérateur assure agir dans le respect du droit et invoque l’urgence après la destruction du réseau cuivré par le cyclone Chido.

Le déploiement de la fibre à Mayotte continue de susciter tensions et polémiques. Selon Le Canard Enchaîné, Orange mènerait ses propres chantiers en dehors du cadre légal, malgré l’attribution officielle du marché public à la société locale Océinde, chargée d’un projet de 183 millions d’euros financé en partie par l’État.

Ce chantier majeur, soutenu à hauteur de 65 millions d’euros par l’État, devait être assuré par Océinde. Mais Orange a lancé ses propres déploiements il y a plusieurs mois, au grand dam de son concurrent et de certains responsables politiques. Manuel Valls, alors ministre des Outre-Mer, avait même parlé en juin dernier d’une “mise en péril économique de la délégation de service public”, estimant que la stratégie de l’opérateur historique plaçait l’État dans une position délicate, lui qui détient encore 23 % du capital d’Orange.

Océinde a saisi l’Arcep au printemps 2025, mais les échanges avec le régulateur n’ont pas permis de mettre fin aux déploiements d’Orange. Le Canard évoque des chantiers réalisés “en toute illégalité”, parfois sous les yeux de forces de l’ordre, et cite des élus locaux dénonçant un “comportement de voyou” mettant en danger les finances de la collectivité, déjà fragilisée.

La défense d’Orange : urgence et cadre légal

De son côté, Orange conteste fermement ces accusations. “Orange ne passe pas en force, on agit avant tout pour les Mahorais”, affirme André Marin, directeur général d’Orange Réunion-Mayotte, auprès de La 1ère.

L’opérateur rappelle que le cyclone Chido, en décembre 2024, a détruit une grande partie du réseau : jusqu’à 75 % du cuivre dans certaines communes, ainsi que des infrastructures mobiles. Face à cette situation, il a choisi de reconstruire directement en fibre optique plutôt que de remettre en service le cuivre, pour raccorder environ 28 000 foyers dans cinq zones particulièrement touchées.

Selon Orange, cette initiative s’inscrit dans le cadre de la législation en vigueur et ne vise pas à concurrencer le réseau d’initiative publique. “C’est conforme au cadre de l’Arcep et au code des postes et des communications électroniques”, insiste André Marin, précisant que les zones concernées sont largement complémentaires du périmètre confié à Océinde pour 2025-2026.

Alors qu’Océinde accuse Orange de mettre en péril son projet, l’opérateur historique prépare lui aussi des actions en justice, évoquant “une campagne de désinformation et de dénigrement” avec des tentatives locales de bloquer ses chantiers ou ses autorisations administratives.

Cet article a été repris sur le site Univers FreeBox