Xavier Niel : sans IA européenne, “c’est notre disparition à terme” qui se profile
Au Sommet du Bien Commun, Xavier Niel a défendu la nécessité d’une intelligence artificielle européenne indépendante, appuyée sur des infrastructures souveraines et des modèles ouverts.
Lors du Sommet du Bien Commun consacré à l’intelligence artificielle, Xavier Niel a réaffirmé son engagement pour une IA européenne indépendante dans une interview publiée par Challenges. Le fondateur et actionnaire principal d’Iliad-Free, connu pour ses investissements dans les télécoms et les start-up, veut désormais peser dans le développement d’un écosystème d’IA éthique et souverain.
« Nous avons un besoin de souveraineté. Imaginez un conflit que personne ne souhaite avec la Chine : on aurait besoin de notre intelligence artificielle », a expliqué l’entrepreneur. Selon lui, l’Europe doit développer des modèles adaptés à ses propres usages et à ses spécificités culturelles, plutôt que de dépendre des technologies américaines.
Pour y parvenir, Xavier Niel a multiplié les initiatives : investissements renforcés dans les start-up d’IA, déploiement massif de data centers d’Iliad – un domaine historique du groupe – et création de Kyutai, une fondation dédiée à la recherche en IA. Cette plateforme, soutenue par Eric Schmidt (ex-Google) et Rodolphe Saadé (CMA CGM), vise à financer des chercheurs et à promouvoir des modèles open source. « Nous voulons avoir des modèles accessibles à tous, alors que les grands groupes américains interdisent à leurs chercheurs de publier », insiste-t-il.
Iliad investira 10 milliards d’euros dans de nouveaux data centers, afin d’offrir à l’Europe des infrastructures souveraines capables de supporter l’essor de l’IA générative. Un pari assumé, alors que certains s’inquiètent de l’impact environnemental. Niel rappelle que « 90 % de l’énergie française est propre », et estime que la France est l’endroit idéal pour développer ces capacités.
Convaincu que l’IA sera omniprésente dans les années à venir, Xavier Niel appelle à ne pas la subir mais à la maîtriser. « Sans IA, c’est notre disparition à terme », avertit-il. Pour lui, la bataille de la souveraineté numérique passe par une IA européenne forte, ouverte et responsable.