En Italie, un renouvellement de fréquences se prépare et Iliad pourrait tirer son épingle du jeu
Le régulateur italien des télécoms se retrouve face au dilemme du renouvellement des fréquences mobiles et Iliad est au centre du jeu.
L’Autorité italienne des communications (Agcom) a clos lundi sa deuxième consultation publique sur l’avenir des fréquences mobiles, dont près de 70 % expireront le 31 décembre 2029. Une échéance cruciale, puisque ces bandes — principalement en 4G (LTE) — constituent encore aujourd’hui le socle des services de téléphonie mobile. Les opérateurs concernés disposent de volumes très inégaux : WindTre (250 MHz), Vodafone-Fastweb (200), Tim (180), tandis qu’Iliad n’en détient que 70, bien loin de ses concurrents.
Cette disparité place directement Iliad au cœur du débat. L’opérateur français, qui a bouleversé le marché italien depuis son arrivée en 2018, milite pour un rééquilibrage des ressources. À ce titre, l’Agcom envisage deux scénarios :
- Un modèle mixte, avec une partie des fréquences renouvelées aux acteurs historiques, et une autre réservée spécifiquement à Iliad et aux éventuels nouveaux entrants, afin de corriger les déséquilibres actuels.
- Un renouvellement généralisé du statu quo, mais accompagné d’obligations d’accès pour les grands opérateurs, qui devraient alors ouvrir davantage leurs réseaux à Iliad et à d’autres challengers.
La question centrale reste celle du coût : les fréquences seront-elles réattribuées contre paiement ou gratuitement, en échange d’engagements d’investissement ? Le secteur pousse en bloc pour la seconde option, marqué par le traumatisme de l’enchère 5G de 2018 (6,5 milliards d’euros) et par des marges toujours plus serrées. Selon Asstel, les opérateurs investissent déjà environ 7 milliards d’euros par an, soit 26 % de leur chiffre d’affaires, et réclament une attribution « non onéreuse » pour ne pas freiner le déploiement de la fibre et du 5G.
L’exemple français alimente leurs arguments : en 2020, l’Arcep avait renouvelé les fréquences 4G sans frais directs, mais avec de lourds engagements d’investissement et une redistribution plus équitable entre les quatre opérateurs. Une approche de level playing field dont Iliad espère bénéficier en Italie.
Le calendrier est serré : l’Agcom veut finaliser son projet d’ici fin 2025 pour lancer la procédure officielle en 2027, deux ans avant l’échéance. Mais la décision finale appartiendra au gouvernement, qui devra trancher entre deux visions : maximiser les recettes immédiates pour l’État, ou favoriser la compétitivité et les investissements à long terme — un choix qui pourrait redessiner durablement l’équilibre du marché, et offrir à Iliad une occasion unique de réduire l’écart avec ses rivaux.
Source : Il Sore 24 Ore