Vente de SFR : l’Autorité de la concurrence se dit ouverte mais prudente, “il ne faut pas camper sur des positions anciennes”

Vente de SFR : l’Autorité de la concurrence se dit ouverte mais prudente, “il ne faut pas camper sur des positions anciennes”

Dans un contexte où la vente de SFR relance les débats sur la consolidation du marché des télécoms, l’Autorité de la concurrence adopte une posture d’ouverture prudente. Son président Benoît Cœuré affirme que toute opération sera analysée sans dogmatisme, mais avec une attention particulière aux enjeux concurrentiels.

« La consolidation fait rêver tout le monde. Le petit point important c’est qu’elle n’est pas possible à causes des fourches caudines de l’Autorité de la concurrence, ce n’est pas possible de passer de 4 à 3 , ce n’est pas réaliste », de l’eau a visiblement coulé sous les ponts depuis ces déclarations en novembre 2023 d’Olivier Roussat, directeur général du groupe Bouygues. Moins de deux ans plus tard, l’opérateur croit plus que jamais à la vente de SFR, et compte bien obtenir une part du cadeau, tout comme Free et à moindre mesure Orange. Mais le chemin sera encore long, car il faudra surtout obtenir le feu vert de l’Autorité de la concurrence.

Alors que la vente de SFR par Altice est dans toutes les discussions, l’autorité administrative indépendante qui veille au bon fonctionnement concurrentiel de l’économie en France, clarifie sa position, et cela va dans le bon sens. Lors de la présentation du rapport d’activité 2024, son président Benoît Cœuré a assuré qu’une éventuelle opération de rachat serait examinée « sans a priori, mais sans en ignorer les difficultés », rapporte Les Echos.

Aucune notification officielle n’a encore été reçue, mais l’Autorité de la concurrence souligne que le marché des télécoms a profondément changé depuis la dernière tentative de consolidation en 2016. « Il ne faut pas camper sur des positions anciennes », a souligné Benoît Cœuré, alors que la perspective d’un retour à trois opérateurs fait débat.

Face aux critiques adressées à la politique de concurrence, jugée parfois trop rigide, le président défend une approche moderne et proactive. Il rappelle que la concurrence reste un moteur de compétitivité, d’innovation et de maîtrise des coûts dans un secteur stratégique.

En mai dernier, sur le plateau de BFM Business, le président a déjà entrouvert quelque peu la porte : « Le fait que nous ayons cette discussion montre qu’il y a une discussion à avoir. Je ne viens pas dire “ce n’est pas possible”, cela dépendra du mérite de ces projets. »

En cas de consolidation, la priorité sera donc donnée à la préservation de la concurrence, tant pour les clients grand public que pour les entreprises. Il faudrait des garde-fous pour les clients grand public, mais aussi les clients entreprises, a -t-il indiqué. Le cas échéant, l’Autorité devrait mener une analyse marché par marché, afin de mesurer les impacts potentiels sur la concurrence. « Ce qui est compliqué, c’est de mesurer » l’impact potentiel sur les divers consommateurs que causerait une consolidation, a admis Benoît Cœuré, tout en soulignant que chaque segment serait scruté avec attention.

Cet article a été repris sur le site Univers FreeBox