Xavier Niel et la maison-mère de Free au final endettés de 21 milliards d’euros, mais cela n’inquiète pas le marché

Xavier Niel et la maison-mère de Free au final endettés de 21 milliards d’euros, mais cela n’inquiète pas le marché

Iliad est très endetté, mais cette dette est en grande partie concentrée au niveau de la holding. Le groupe reste rentable, possède des actifs solides, et conserve la confiance des marchés.

Le groupe Iliad, maison mère de Free, s’est imposé comme un acteur incontournable des télécoms en France… mais aussi en Europe et au-delà. Cette expansion rapide s’est accompagnée d’un endettement impressionnant, notamment au niveau de sa holding, qui dépasse aujourd’hui 20 milliards d’euros. Pourtant, la situation n’est pas forcément alarmante.

De quelle Iliad parle-t-on ?

Il est important de distinguer Iliad SA, la société historique qui regroupe les activités télécoms du groupe, qui affichait une dette d’un peu plus de 10 milliards d’euros en fin d’année dernière et une bonne rentabilité, d’Iliad Holding. Cette dernière, créée lors du retrait de la Bourse en 2021, regroupe toutes les participations du groupe (Free, Play en Pologne, Télé2 en Suède, Millicom en Amérique latine…). C’est elle qui concentre l’ensemble de l’endettement, à hauteur de 20,9 milliards d’euros fin 2024.  Ce montage permet à Xavier Niel de piloter ses acquisitions depuis une seule entité… mais aussi d’isoler les risques.

Depuis 2018, Iliad Holding a multiplié les acquisitions et expansions à l’international : en Italie avec le lancement d’un nouvel opérateur, en Pologne via les rachats de Play et UPC, dans les pays nordiques à travers une prise de participation dans Télé2 ou encore en Amérique Latine, via l’acquisition progressive de 40 % du groupe Millicom. Ces investissements ont souvent été financés par de la dette. Par exemple, l’intégration d’Atlas Investissement (société contrôlée par Xavier Niel, détentrice des parts de Millicom) a à elle seule alourdi la dette de 5,6 milliards d’euros.

Faut-il s’en inquiéter ?

Malgré le montant élevé, plusieurs signaux rassurants permettent de relativiser, explique l’opérateur et l’agence de notation Moody’s à l’Informé. L’opérateur peut se targuer de posséder des actifs de valeur : Iliad Holding possède plusieurs milliards d’euros en participations revendables (par exemple, ses 20 % de Télé2 valent aujourd’hui plus du double de leur prix d’achat). De plus, Iliad SA a généré 10,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2024, en croissance de 7,1 % – bien mieux que la plupart de ses concurrents.

D’autant que la dette est apparemment maîtrisée : le ratio dette/Ebitda (nombre d’années nécessaires pour rembourser la dette avec les profits) est de 3,5 chez Iliad Holding, un niveau jugé raisonnable par les agences de notation. En comparaison : 2,7 pour Iliad seul, 2,4 pour Millicom… et plus de 4,8 pour SFR. Les agences Moody’s et Fitch ont relevé la perspective de la dette d’Iliad Holding à « positive », signe qu’elles envisagent d’améliorer sa note à l’avenir. Aujourd’hui, Iliad Holding reste dans la catégorie “investissement”, avec une note Baa3. C’est mieux que SFR (jugée très spéculative), mais un peu en dessous d’Orange.

Cet article a été repris sur le site Univers FreeBox