Vente de SFR : nouvelles révélations, Free, Orange, Bouygues et des groupes étrangers en ordre de bataille pour un méga rachat à 30 milliards d’euros

Vente de SFR : nouvelles révélations, Free, Orange, Bouygues et des groupes étrangers en ordre de bataille pour un méga rachat à 30 milliards d’euros

L’agence de presse Bloomberg révèle que Patrick Drahi a amorcé un rapprochement avec de potentiels acheteurs ces dernières semaines dans l’optique d’une cession totale de SFR. Les opérateurs français se sont montrés intéressés tout comme des acteurs du Moyen-Orient.

Un séisme se profile petit à petit dans le paysage français des télécommunications. Selon des révélations de Bloomberg, le milliardaire Patrick Drahi, via son groupe Altice France, étudie bel et bien la vente d’une participation majoritaire dans SFR. L’opération, encore à un stade préliminaire, pourrait valoriser l’entreprise jusqu’à 30 milliards d’euros, dette comprise.

Altice France a récemment amorcé un rééquilibrage financier après des années d’expansion à coup d’emprunts massifs. En février, la société a conclu un accord majeur avec ses créanciers, réduisant sa dette de 8,6 milliards d’euros, soit environ un tiers de son endettement total, tout en permettant à Patrick Drahi de conserver les rênes de l’entreprise.

La cession de SFR ou d’une partie de celle-ci s’inscrit dans cette logique de restructuration du portefeuille. Mais pour l’heure, « Altice se concentre sur la mise en œuvre de l’accord de dette, la vente d’actifs non stratégiques et la relance commerciale de SFR », a déclaré un porte-parole du groupe.

Free, Bouygues Telecom, Orange et des groupes du Moyen-Orient sur le coup

Depuis quelques semaines, des documents d’information ont toutefois été envoyés à des acquéreurs potentiels, indique l’agence de presse américaine selon des sources proches du dossier. Plusieurs acteurs majeurs du secteur ont manifesté leur intérêt, confirme Bloomberg, à savoir Bouygues Telecom, Iliad (Free), Orange, ainsi que des groupes étrangers, notamment le géant émirati Emirates Telecommunications Group (E&) et des fonds d’investissement.

Certaines de ces parties envisageraient un rachat partiel de SFR, potentiellement en s’associant à d’autres investisseurs dans une logique de découpage de l’entreprise. Malgré l’intérêt manifeste, aucune décision définitive n’a encore été prise. Patrick Drahi pourrait également envisager un rachat partiel des parts de SFR détenues par ses créanciers, afin de renforcer son contrôle avant toute vente éventuelle.

Toute tentative de consolidation du secteur, notamment un passage de quatre à trois opérateurs, serait étroitement surveillée par les autorités françaises et européennes. Une telle opération pourrait en effet entraîner une hausse des prix pour les consommateurs, une perspective politiquement sensible. Le dossier de la vente de SFR est aussi éminemment complexe pour les potentielles retombées sur le marché des télécoms, entre des risques de monopole, de duopoles, une cession totale à l’un des trois autres opérateurs français paraît peu probable. Une cession partielle serait plus envisageable.

Lors d’un appel avec les investisseurs en avril, Dennis Okhuijsen, conseiller d’Altice France et membre du conseil d’administration, aurait toutefois jugé les bénéfices d’une consolidation “évidents”, tout en soulignant que le marché français restait viable avec quatre opérateurs si la concurrence restait « rationnelle ».

Cet article a été repris sur le site Univers FreeBox