Canal+ : une baisse du chiffre d’affaires au 1er trimestre, mais la discipline financière comme maître-mot

Canal+ affiche une solide performance au premier trimestre 2025 malgré une baisse de son chiffre d’affaires et confirme ses ambitions mondiales.
Le groupe Canal+ a dévoilé ce mardi 29 avril ses résultats financiers pour le premier trimestre de l’année. En ligne avec les attentes, ces chiffres viennent conforter la stratégie du groupe, résolument tourné vers l’international afin de devenir un leader du divertissement. Aujourd’hui, la filiale de Vivendi compte 26,9 millions d’abonnés à travers le monde, plus de 400 millions d’utilisateurs actifs mensuels sur ses plateformes OTT et de streaming vidéo, et emploie plus de 9 000 collaborateurs.“Nous générons des revenus dans 195 pays et opère directement dans 52 pays, occupant une position de leader sur la TV payante dans 20 d’entre eux”, annonce-t-il.
Au global, le groupe a toutefois subi au premier trimestre une baisse de 2,5% de son chiffre d’affaires, à 1,55 milliard d’euros, et l’explique notamment par l’arrêt de «contrats non rentables».
Sur le marché français, Canal+ poursuit sa montée en gamme. En ciblant des abonnés à forte valeur, le groupe a vu ses revenus directs (DtoC) progresser, portés par une base client en croissance et des hausses tarifaires. Les revenus liés à la distribution indirecte (distributeurs tiers) et aux sous-licences reculent, conséquence de “l’arrêt de contrats et d’activités”, jugés non rentables. “Mis à part la fermeture de C8, les revenus publicitaires ont progressé, avec une forte performance de CNEWS qui a de nouveau battu des records”, précise un communiqué.
A l’international
À l’échelle européenne, Canal+ affiche une croissance organique de 0,8 %, avec un chiffre d’affaires de 1,146 milliard d’euros. Une dynamique portée par l’expansion continue de son parc d’abonnés en distribution directe. En Pologne, la hausse de l’ARPU (revenu moyen par utilisateur) soutient les résultats, tandis que dans d’autres pays du continent, la stabilité règne grâce à l’essor des offres OTT et à de meilleures performances publicitaires.
En Afrique et en Asie, les revenus reculent légèrement (-2,3 %), souffrant d’un effet de comparaison défavorable après le succès de la CAN 2024. Toutefois, Canal+ continue d’investir dans l’accès à Internet haut débit via GVA, avec une forte progression du nombre d’abonnés. En Asie, malgré un contexte économique tendu, le chiffre d’affaires se maintient.
En février, Canal+ a dévoilé les contours de son offre d’acquisition du sud-africain MultiChoice Group, une opération stratégique qui lui permettrait de consolider sa position en Afrique. La date limite de l’OPA a été repoussée au 8 octobre 2025 pour se conformer aux exigences réglementaires locales.
Contenus, cinéma et discipline financière
Autre point de satisfaction, la production de contenus et les activités associées enregistrent une belle performance, en hausse de 8,2 % à 158 millions d’euros. Cette dynamique est nourrie par les succès cinématographiques de titres comme Paddington au Pérou, ou encore L’Amour au présent.
“Le chiffre d’affaires de Dailymotion a continué sa croissance à deux chiffres, soutenue par la stratégie d’expansion de son empreinte commerciale et de son réseau programmatique, par l’optimisation de la diffusion des campagnes via l’intelligence artificielle, ainsi que par l’amélioration continue de l’expérience utilisateur sur ses plateformes propriétaires”, indique Canal+
Parmi les événements marquants du trimestre, le 3 mars dernier, un nouvel accord avec l’industrie du cinéma français a été signé. Il garantit à Canal+ un accès privilégié aux films six mois après leur sortie en salles pendant 3 ans, en échange d’un investissement de 480 millions d’euros sur trois ans.
Fort de ce premier trimestre encourageant, Canal+ confirme ses objectifs annuels. « 2024 a été une année charnière pour nous. Grâce à notre discipline financière, ce début d’année 2025 conforte notre ambition de devenir un acteur mondial majeur du divertissement », a déclaré Maxime Saada, président du Directoire. ET d’ajouter : “nous avons poursuivi nos efforts d’amélioration de la trésorerie du groupe. Nous abordons désormais toutes nos décisions, sans exception, sous ce prisme. A titre d’exemple, le nouvel accord signé avec les organisations francaises du cinéma contribuera de manière significative à notre rentabilité à partir de 2026, tout en préservant notre capacité à diffuser en exclusivité les films six mois après leur sortie en salle”. En bref, un mot d’ordre, la discipline financière.