Fin du réseau cuivre d’Orange : beaucoup trop de zones d’ombres aujourd’hui et cela inquiète

Si les dates d’extinction du cuivre au profit de la fibre sont arrêtées par Orange, un risque plane selon la Médiatrice des télécoms : que le manque d’informations entraîne une hausse des plaintes.
Alors que la fermeture du réseau apportant l’ADSL et la téléphonie fixe a été actée dans 160 communes en début d’année et doit continuer jusqu’à une extinction définitive en 2030, la Médiatrice des télécoms Valérie Alvarez s’interroge et craint une explosion des litiges. Si pour l’heure les saisines relatives à ce réseau sont en baisse, “certains consommateurs craignent encore en basculant du réseau ADSL à celui de la fibre d’être confrontés à des difficultés d’installation à domicile de la fibre tels que l’éligibilité ou pas de leur domicile ou tout simplement de ne pouvoir disposer d’une ligne fixe (ADSL, fibre) et/ou mobile, ou satellitaire“ explique-t-elle dans son éditorial concernant les chiffres de 2024.
Si les opérateurs commerciaux ont “prévu une campagne d’information auprès de leurs clients concernés” pour les accompagner dans la transition, pour Valérie Alvarez, de nombreuses questions restent en suspens et font écho à des interrogations d’élus.
“Que va-t-il se passer pour les logements oubliés ? Va-t-il y avoir un numéro unique auprès de chaque opérateur pour gérer la situation de chaque consommateur se retrouvant sans ligne fixe afin de l’accompagner pour lui permettre d’avoir un moyen de communication autre, tel qu’un mobile ou le satellite ? Que va-t-il se passer si cette situation n’est pas due au consommateur qui a refusé de basculer sur la fibre mais due au fait que l’opérateur commercial ou l’opérateur d’infrastructure n’a pas par exemple procédé au raccordement à la demande auquel le consommateur avait droit ? Quelle va être la preuve que le consommateur va pouvoir m’apporter s’il n’arrive pas à être fibré car il a un logement classé « raccordable à la demande » ? Quelle sera la situation d’un consommateur dont la copropriété refuse l’installation de la fibre dans son immeuble ? Comment va-t-on indemniser les consommateurs qui risquent de perdre leur numéro de téléphone qu’ils ont depuis des dizaines d’années ? Faut-il prévoir un mécanisme de sauvegarde de ces numéros plus long ? “
Médiatrice des télécoms
De nombreux questionnements pouvant toucher directement des consommateurs et qui restent pour l’instant sans réponses. Et si la communication de la part des opérateurs sur le sujet se fait généralement dans les zones directement concernées, de nombreux acteurs, y compris des élus, réclament une communication claire, d’ampleur nationale, pour éviter un maximum de litiges et de problèmes en informant au mieux les Français.