Fibre optique : un rythme de déploiement louable mais des problèmes et des défis à relever selon la filière

Fibre optique : un rythme de déploiement louable mais des problèmes et des défis à relever selon la filière

Le 5 et 6 octobre, la filière de la fibre optique et de l’aménagement numérique du territoire s’est réunie à l’Université THD à Toulouse. Si des défis restent à relever, le bilan reste assez positif.

La grande messe annuelle du secteur du numérique s’est finie sur une note pleine d’espoir malgré les problématiques soulevées. Alors que la France compte plus de 32 millions de prises raccordables et plus de la moitié raccordées, l’objectif de fibrer 80% de la France d’ici la fin de l’année sera tenu explique Infranum.

La fédération regroupant de nombreux acteurs de la fibre a cependant soulevé plusieurs points qu’il faudra drastiquement améliorer notamment du point de vue de la situation économique de la filière. Une alerte “quasi rouge” s’axant sur deux difficultés majeures.

En effet, le contexte actuel et l’inflation impacte fortement le coût des matériaux comme celui de l’énergie. « Il y a un risque non négligeable de péril industriel » alerte Philippe Le Grand, Président de la fédération. Or, comme le rappelle Laure de la Raudière, Présidente de l’ARCEP, « nous avons besoin de tous les acteurs de la filière pour réussir dans le temps ».

Pour Christel Heydeman, directrice générale d’Orange, la solution réside dans un renforcement de la collaboration pour permettre aux acteurs de “faire face ensemble“. Le Ministre délégué  au Numérique Jean-Noël Barrot a rappelé le plan national d’aides en la matière, tous secteurs confondus, mais aucune adaptation aux spécificités du secteur comme la non indexation des contrats de sous-traitance notamment ne semble envisagée.

Un autre souci est la rémunération et valorisation des emplois de la fibre. Infranum a en effet appelé les opérateurs à mieux rémunérer leurs sous-traitants opérant sur le réseau fibre. Laure de la Raudière a également martelé : «Tous les acteurs de la chaîne doivent être correctement rémunérés pour le travail réalisé » martèle Laure de La Raudière. Jean-Noël Barrot abonde dans ce sens en annonçant « vouloir créer un groupe de travail sur le partage de la valeur d’ici la fin de l’année ». De plus, l’Avicca, l’Arcep et les collectivités ont pointé du doigt l’urgence de mettre en place le plan qualité présenté par Infranum récemment afin de proposer des réseaux répondant aux exigences de qualité.

Outre les problèmes ancrés dans le présent, la filière n’oublie pas l’avenir, soulevant trois questions majeurs une fois la fin du déploiement de la fibre optique atteinte.

La complétude évaluée par InfraNum et l’Avicca à 3 milliards € (raccordements complexes ou longs, et mix technologique) pour garantir l’égalité avec du très haut débit pour tous et partout en fait partie. Une certaine résilience doit également être mise en place pour garantir la pérennité des réseaux dans le temps. Elle nécessitera par exemple l’enfouissement d’une grande partie des réseaux (environ 53% d’aériens à ce jour, à l’échelle nationale) explique Infranum et devrait reposer sur « un plan collectif à moyen terme » selon la Banque des Territoires qui soutient le projet. Enfin, Infranum appelle à “la solidarité entre tous les français (environ 30% ne serait pas à l’aise avec le numérique) et entre tous les territoires – ruraux et urbains – pour lesquels l’équation économique n’est pas la même“.

D’autres questions sont soulevées comme l’évolution des 40 000 emplois dans le secteur, le démantèlement du cuivre, la dynamique concurrentielle sur le marché de la fibre aux entreprises ou encore l’adoption plus massive de la 5G industrielle.

Cet article a été repris sur le site Univers FreeBox