TF1 et M6 peinent à convaincre sur le bien-fondé de leur mariage

TF1 et M6 peinent à convaincre sur le bien-fondé de leur mariage

Le secteur audiovisuel a été entendu en ce début de semaine sur le projet de fusion entre TF1 et M6, sans pour autant que les doutes sur le sujet aient été balayés.

Une audition loin d’être en terrain conquis. Différents acteurs de l’audiovisuel français ont été entendus lundi et mardi par l’Autorité de la concurrence et le doute persiste. Après avoir rendu un premier avis défavorable au mariage des deux géants de la télévision française en juillet, les services d’instruction de l’autorité ont d’abord réitéré leur position et ce malgré les concessions proposées par les deux groupes audiovisuels entre-temps.

D’après plusieurs sources interrogées par l’AFP, les concessions pourraient être bien plus importantes que prévues. Certaines évoquent même une proposition de revente de la chaîne M6, pour éviter la création d’une trop grosse entité dans les trois domaines affectés : la publicité, la production et la distribution des chaînes. Une solution plus que radicale qui, si elle séduit quelques concurrents qui se verraient bien racheter la chaîne, semble inacceptable pour les deux premiers intéressés. Durant l’été, le groupe Bouygues (propriétaire de TF1) avait été assez clair sur ce point : la fusion ne se ferait pas à n’importe quel prix.

Ce dernier a d’ailleurs été longuement interrogé mardi, représenté par son président Martin Bouygues, Olivier Roussat son directeur général et le PDG de TF1 Gilles Pélisson. Les dirigeants du groupe ont avant tout tenté de convaincre les membres du collège issus du privé, plus susceptibles d’opter pour une solution pragmatique qu’un respect très strict des règles de la concurrence. L’un des argument avancé a fait l’actualité récemment : le lancement prochain de l’offre Netflix avec de la publicité en France. D’après une étude publiée mardi par le cabinet NPA Conseil, Netflix pourrait devenir la 4e régie publicitaire française avec 200 millions d’euros de recettes annuelles. L’entité issue du mariage entre les deux groupes ambitionne de répondre à cette présence très concurrentiel sur le marché hexagonal.

D’autres acteurs ont été entendus, comme le groupe Iliad, opposant bien connu au projet mais aussi Médiamétrie, M6 ou encore Netflix. Altice Médias pour sa part s’est déclaré “favorable à cette fusion car le marché impose d’avoir des acteurs qui se renforcent, se développent“. Une déclaration en accord avec la volonté d’acquérir TFX et 6ter, si la fusion se fait, l’opération ayant obtenu un accord de l’Arcom en fin de semaine dernière.

L’autorité doit rendre son verdict en octobre prochain et si le doute s’est installé, rien n’est joué. Généralement, l’avis des services d’instruction est suivi mais l’autorité s’en est déjà écarté lors de la fusion entre Fnac et Darty et le gouvernement a également la possibilité de passer outre un refus s’il justifie sa décision par des motifs d’intérêt général, comme ce fut le cas lors de la reprise de William Saurin en 2018.

Source : AFP

 

Cet article a été repris sur le site Univers FreeBox