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Les renseignements français vont pouvoir intercepter des données téléphoniques grâce aux antennes-relais 3G et 4G
Depuis la loi sur le renseignement votée le 24 juillet 2015, les renseignements français possèdent de plus en plus d’outils de surveillance, notamment sur internet. Seulement, il semblerait que le gouvernement compte multiplier les moyens de surveillance entrant dans le cadre de cette loi. Comme le précise le site NextInpact, les services de renseignements collectent déjà des données techniques de connexion afin d’identifier un équipement terminal, un numéro d’abonnement ou la géolocalisation d’un mobile grâce à leurs outils de surveillance. Mais une autre possibilité existe également pour eux : réaliser des interceptions de correspondance grâce à des IMSI catcher, des fausses antennes relais faisant écran entre les portables et les vraies antennes pour surveiller les échanges passés dans son spectre.
Cependant, la France souhaite apparemment aller encore plus loin en étendant les dispositions déjà en place aux antennes-relais des opérateurs, comme le précise une notification adressée à Bruxelles :
« Les produits concernés sont certains appareils d’accès aux réseaux de radiocommunications mobiles de 3e et 4e génération mis en œuvre par les opérateurs de communications électroniques. Il s’agit de stations de base (eNodeB – Evolved Node B), appelées aussi « antenne relais », dont les versions récentes ou à venir sont susceptibles d’intégrer des fonctionnalités de duplication des communications à des fins d’interception légale ».
Les nouveaux appareils implantés sur les antennes 3G et 4G pourront être configurés et activés à distance, les autorités compétentes pourront s’en servir pour surveiller les échanges téléphoniques sur une zone déterminée et en extraire des informations ou bien réaliser des interceptions.
« C’était dans les tuyaux depuis quelque temps dans la mesure où en 3G (dans sa version ultime) et surtout 4G et demain 5G, les stations de base sont devenues de vrais équipements réseaux avec des fonctions intelligentes » indique un proche du dossier à NextInpact. « Au départ, les stations n’avaient qu’une fonction radio avec une intelligence résiduelle dans le cœur de réseau. »
Cependant, les outils en questions ne sont pas centralisés par les renseignements et peuvent servir également aux interceptions judiciaires.