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“L’histoire boursière d’Iliad devient moins sexy, plus complexe” estiment de nombreux analystes
Au lendemain de la conférence de presse d’Iliad, les analystes ne sont toujours pas convaincus de la capacité du groupe français d’être en mesure de racheter T-Mobile US. Chez Oddo, on estime à 40 % les probabilités de rachat de T Mobile US par Iliad. Du côté de Raymond James Equities, on annonce " un tiers de chance que son offre aboutisse." On estime même que "la probabilité la plus élevée, c’est que Sprint rachète T-Mobile, courant 2015, après les enchères de fréquences (AWS) de novembre 2014", alors que ce dernier a déjà jeté l’éponge.
Si Bloomberg prétendait, avant que l’information ne soit démentie, qu’à 35 $ l’action, Deutsche Telekom accepterait de céder ses parts dans T Mobile US, l’analyste de Raymond James considère de son côté qu’il faut plutôt tabler sur "36 ou 38 dollars pour commencer à discuter."
Rien n’est donc fait, Iliad étant toujours en quête de coinvestisseurs, un manque de lisibilité sur les perspectives de rapprochement avec T Mobile sanctionné de 8,8 % à la bourse pour la seule journée d’hier. Pour un spécialiste de la valeur boursière, si l’opération se fait "il va falloir serrer les fesses, boursièrement." En revanche, il estime que "si Iliad annule son offre, le titre remonte d’un coup à 190 €", ce dernier étant tombé sous la barre des 160 € hier. En un mois de rumeur de rachat, le titre d’Iliad a baissé de 20 % et 2,3 milliards d’euros de valeur boursière.
Les courtiers estiment également qu’Iliad "a fait une grosse erreur de communication en parlant de 10 milliards de dollars de synergies, un mot trompeur qui l’a rendu ridicule." Un autre annonce que "les Américains vont lui rire au nez, à voir ces Français qui croient pouvoir faire mieux qu’eux."
Pour Alexandre Iatrides chez Oddo, l’aventure de Free aux Etats-Unis est "un défi entrepreneurial unique" mais pour un autre investisseur "l’histoire boursière d’Iliad devient moins sexy, plus complexe."
Un spécialiste estime qu’il doit faire attention a ne par laisser imaginer "qu’il fait supporter des risques aux minoritaires qui n’avaient pas signés pour ça."
Pour de nombreux courtiers, Iliad brule les étapes et l’assaut du marché américain "arrive un peu trop tôt pour les investisseurs, qui attendent la consolidation sur le marché français, où l’histoire n’est pas finie pour Iliad."
Source : La Tribune