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Montebourg : “si avec ça nous ne pouvons pas couvrir le territoire, c’est que nous sommes manchots”
Devant la commission des affaires économiques du Sénat, Arnaud Montebourg et Axelle Lemaire ont également évoqué le déploiement de la fibre optique et la mise en oeuvre du plan France Très Haut Débit d’ici à 2022. Arnaud Montebourg annonce ainsi que "c’est Axelle Lemaire qui est chargée de mettre en oeuvre ce plan très haut débit."
Pour Axelle Lemaire, avec un engagement de l’Etat à hauteur de 3,3 milliards d’euros, "c’est le plus grand chantier d’infrastructures de ce début du siècle."
Pour autant, face à la réforme territoriale qui provoque l’inquiétude des collectivités, également partie prenante dans le déploiement de la fibre optique, Axelle Lemaire se veut rassurante : si elle estime qu’il est tout à fait légitime que les élus et les parlementaires s’interrogent, elle estime que "remettre en cause le plan très haut débit reviendrait à remettre en cause l’engagement du président de la république de déployer la fibre optique d’ici 2023."
Elle annonce ainsi 54 dossiers des collectivités, départements et régions qui ont été déposés en attente de financement par les fonds de soutien au numérique. Pour ces 54 projets, c’est 4 millions de foyers qui sont concernés par le très haut débit et 600 000 foyers qui bénéficieront d’une montée en débit en ADSL.
Selon ses calculs "le volume global des investissements s’élève à 7 milliards d’euros à ce jour : 3,2 millions de logements accèdent au très haut débit, dont 600 000 en dehors des zones les plus denses. Une dynamique est engagée."
Si le FTTH est la technologie qui est préconisée, Axelle Lemaire "ne refuse pas le mix technologique". Concernant le rapprochement SFR-Numericable,elle previent : "le Gouvernement veillera à ce que la dynamique ne soit pas enrayée, à ce que la concentration bénéficie à tous, à ce que les engagements soient respectés, comme les 450 millions d’euros supplémentaires de SFR et Numericable dans le plan « France très haut débit », de 2015 à 2017, pour les zones denses". Sur la question de la concurrence entre la fibre FTTH et le câble, la secrétaire d’Etat au Numérique avoue réfléchir "aux moyens de faire en sorte que la concurrence entre infrastructures bénéficie aux usagers."
Néanmoins elle estime que "quelle que soit l’infrastructure considérée, il faut des règles équitables. Nous nous ferons confirmer les intentions de Numericable, et les engagements pris par SFR dans les zones dans lesquelles ont été lancés des AMII. La question du statut du câble reste ouverte."
Pour autant, face aux interrogations, le Gouvernement maintient sa position : "le Gouvernement n’a nullement l’intention de remettre à plat l’ensemble de ce plan. Il entend, bien au contraire, rassurer les usagers et les opérateurs. Nous tiendrons compte des conséquences de la concentration du secteur et de la réforme territoriale pour trouver des outils de financement innovants, permettant de répondre aux besoins spécifiques, en particulier dans les zones denses."
De même concernant l’adaptation des technologie aux Réseaux d’Initiatives Publiques " 50 millions d’euros supplémentaires" sont annoncés pour "amorcer l’arrivée des grands fournisseurs d’accès à internet sur les réseaux publics."
Devant la liste des avancées détaillées par sa secrétaire d’Etat, Arnaud Montebourg estime que la France est en mesure de remplir ses objectifs " par l’alliance de tous les acteurs publics – collectivités, État, Europe – et privés. Si avec cela nous ne sommes pas capables de couvrir l’ensemble du territoire français, c’est que nous sommes manchots !"