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Vincent Bolloré ménage la chèvre et le chou dans le dossier SFR-Bouygues-Numericable
Vincent Bolloré, premier actionnaire de Vivendi, brouille les cartes dans le dossier SFR. Alors qu’on attendait le nouvel entrant au conseil de Surveillance de Vivendi plus à même de faire pencher la balance d’un côté ou de l’autre, il semble au contraire entretenir un certain équilibre.
Dans cette histoire Vincent Bolloré ne donne jamais explicitement son avis. Il semble au contraire ménager la chèvre et le chou. Mais comment fait-il alors qu’il y a deux chèvres pour un chou et que le berger qu’il doit remplacer au 24 juin mène cette transaction d’une main de fer ?
S’il a voté comme tous ses camarades, en faveur de l’ouverture de négociations exclusives entre Vivendi et Numericable, il sait surtout se ranger derrière l’avis de Jean-René Fourtou. Il a néanmoins demandé un ajout presque anodin au communiqué de presse de Vivendi laissant la porte ouverte à Bouygues, ainsi laissé en stand by.
Vincent Bolloré joue-t-il la carte de la patience, laissant les négociations suivre leurs cours jusqu’à sa prise de fonction à la présidence du conseil de surveillance de Vivendi le 24 juin prochain ?Jusqu’à cette date, l’homme d’affaires pourrait ainsi se tenir tranquille en influençant par "petites touches" le déroulé des négociations. Selon une source citée par les Echos, Vincent Bolloré n’aurait "pas intérêt à se lancer dans une vaine confrontation" avec Jean-René Fourtou. S’il a jugé en premier lieu que les "que les 450 millions d’euros de différence" proposés par Numericable et les "5000 destructions d’emplois en moins" étaient convaincants, qu’en est-il désormais de son avis maintenant que Bouygues a proposé une offre supérieure de 1,4 milliard à celle de Numericable ?
En tant qu’actionnaire majoritaire cette rallonge n’est pas anodine. L’homme aurait-il influencé Martin Bouygues pour relancer les négociations ? Martin Bouygues entretiendrait d’ailleurs une relation spéciale. Martin Bouygues estime que les "différends avec Vincent Bolloré sont levés depuis longtemps".
Le fils de Vincent Bolloré a même épousé la nièce de Martin Bouygues, une véritable histoire de famille ! Les deux hommes sont même en réflexion autour d’une autre négociation : le rapprochement entre le journal Direct Matin de Vincent Bolloré et Metro du groupe Bouygues.
Enfin, l’actionnaire de Vivendi souhaite ménager ses relations avec l’Etat qui s’est largement prononcé en faveur de l’offre de Bouygues, de quoi faire réfléchir l’homme dont l’influence pourrait s’avérer décisive au sein du conseil au moment de conclure les négociations. Dans cette partie d’échec, Vincent Bolloré pourrait donc être devenir une pièce maîtresse de ces négociations, plaçant pour le moment ses pions avant l’estocade finale sans perdre trop de pièces maîtresses.
Source : Les Echos