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Thomas Reynaud (Iliad) : “La rentabilité vient naturellement avec la montée en puissance de notre réseau”
Au lendemain de la présentation des résultats du groupe, les très bons chiffres de Free Mobile perturbent les analystes. D’après l’un d’entre eux,"aucun opérateur mobile dans le monde ou dans l’histoire n’aura été rentable aussi vite". Seul l’analyste Oddo avait tablé sur une rentabilité en 2013 quand les autres faisaient consensus pour clamer d’une voix "pas avant 2014"
10 % de part de marché, plus de 6 millions d’abonnés mobiles, 54 millions d’euros de résultat brut d’exploitation, 9% de marge Ebitda. De quoi faire flipper la concurrence qui l’accusait à son lancement de détruire le marché.
Pour Thomas Reynaud, directeur financier du groupe, ces résultats ne sont pas une surprise :
"Nous avions toujours dit que nous serions plus ou moins à l’équilibre quand nous atteindrions 10 % de part de marché. Nous avons atteint désormais la taille critique. Nous avons validé la pertinence de notre modèle, vertueux, intégré fixe-mobile."
Il faut dire que Free n’a que très peu de coûts externes, ni consultant, ni sous-traitant. La prochaine étape sera d’ailleurs de réduire la "douloureuse" d’Orange et de pouvoir maximiser un réseau qui couvre déjà 50 % de la population. Si Orange assure la couverture derrière, le contrat d’itinérance coûte cher à Free (1 milliard d’euros sur 2 ans). L’objectif affiché est donc d’atteindre 75 % de la population couverte en 2014, un objectif élevé mais pas insurmontable pour le directeur financier d’Iliad :
"Les cash-flows de l’ADSL viennent financer nos investissements dans le mobile. La rentabilité vient naturellement avec la montée en puissance de notre réseau."
Selon un autre analyste Free drainerait entre 35 et 40 % de son trafic mobile en réseau propre. Pour gagner en rentabilité, Free doit donc dorénavant mettre le paquet sur l’implantation d’antennes pour se libérer du joug de l’opérateur Orange dont la facture augmente à mesure que de plus nombreux abonnés Free viennent "squatter" son réseau.
A ce titre les investissement pour le premier semestre 2013 sont en légère baisse par rapport au 1 er semestre 2012 : 450 millions d’euros contre 476 millions l’année précédente. Selon Maxime Lombardini, directeur général d’Iliad : "il y a eu un peu moins d’investissement sur l’ADSL, un peu plus sur le mobile. mais on est très clairement en phase d’investissement, le montant sera plus important au deuxième semestre."
Source : La Tribune