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Mobile : Il n’y a pas eu d’effondrement du marché suite à l’arrivée de Free Mobile
Les opposants à Free Mobile l’avaient prédit, l’arrivée du nouvel opérateur allait détruire de la valeur et déstabiliser le secteur des télécoms. Thierry Breton, ancien parton de France Télécom, n’y allait d’ailleurs pas avec le dos de la cuillère en affirmant que le secteur des télécoms s’engage dans « une spirale destructrice" et que "nous avons l’œil rivé sur les baisses de prix et la frénésie des nouvelles offres. Nous ne mesurons ni les symptômes ni les effets du tsunami »
Mais aux delà des grandes incantations, les chiffres sont la pour relativiser voire démentir ces annonces de fin du Monde. L’Observatoire des marchés des communications électroniques en France du premier trimestre que vient de publier l’ARCEP, montre que le chiffre d’affaires dans le secteur mobile a moins baissé depuis l’arrivée de Free Mobile que le trimestre précédent, alors que le nouvel opérateur n’avaient pas encore lancé ses offres. Sur le 1er trimestre 2012, la baisse de revenus mobiles (4,5 milliards d’euros HT) a été de 4,5% alors qu’elle était de 5,3% sur 1 an au quatrième trimestre 2011.
Ce sont principalement les revenus de la téléphonie mobile qui expliquent cette baisse : ils enregistrent une décroissance de 4,5% mais qui s’est elle aussi ralentie après avoir affiché -5,3% sur un an au quatrième trimestre 2011. L’ARCEP note que ces revenus sont en baisse pour le quatrième trimestre consécutif. Sa croissance annuelle, qui oscillait entre +2,5% et +3,5% depuis la fin de l’année 2008, a subi une décélération dès le quatrième trimestre 2010 (+1,0% au premier trimestre 2011, puis -1,9%, -3,5%, et -5,3% au quatrième trimestre 2011).
L’ARCEP précise que « les baisses annuelles enregistrées sur l’année 2011 s’expliquent en partie par l’augmentation de la TVA pour les services d’accès audiovisuels que les opérateurs mobiles ont choisi de ne pas répercuter sur la facture TTC de leurs clients et qui, de fait, a amputé leurs revenus de plusieurs centaines de millions d’euros sur l’ensemble de l’année 2011. Les opérateurs mobiles ont également anticipé l’arrivée du quatrième opérateur de réseaux en proposant de nouvelles gammes de forfaits sans engagement et à des prix inférieurs. Enfin, la baisse structurelle du revenu des communications téléphoniques mobiles continue, tandis que le revenu du transport de données (SMS, MMS et accès à l’internet) augmente, traduisant en partie une évolution des comportements de consommation des clients mobiles. La tendance à la baisse, en rythme annuel, de l’ensemble des revenus des services mobiles est moins importante ce trimestre que les trimestres précédents. »
L’arrivée de Free Mobile, même si elle a engendré une baisse globale du chiffre d’affaire du secteur du fait de ses tarifs bas et du lancement d’offres low cost chez ses concurrents, n’a donc pas vu d’effet tsunami qui aurait déstabilisé le secteur.