Des retards de Free pourraient freiner la fin du réseau cuivre dans les grande villes
La zone très dense constitue aujourd’hui le maillon faible du déploiement de la fibre en France, un glissement progressif du calendrier d’extinction de l’ADSL y est à prévoir selon l’Avicca, qui vise directement Free.
La fermeture du réseau cuivre en zones très denses (ZTD) devrait prendre du retard, et ce n’est pas uniquement dû aux déploiement très lent. Selon l’Avicca, l’hypothèse d’une extinction en 2031 apparaît désormais peu réaliste, et l’horizon 2032 s’impose comme une perspective plus crédible, malgré un rythme de déploiement de la fibre chez Orange qui reste stable, autour de 50 000 prises par trimestre.
Ce décalage ne s’explique pas, cette fois, par l’augmentation du nombre de nouveaux locaux construits en ZTD. Le blocage proviendrait d’un autre acteur, Free/Iliad, selon l’association des collectivités engagées dans le déploiement de la fibre. L’opérateur accuse en effet un retard important dans ses reprises de réseaux, rendant de nombreux logements non raccordables depuis plusieurs mois. Conséquence directe, l’Arcep a requalifié ces locaux comme non raccordables, entraînant le retrait d’environ 50 000 locaux du périmètre sur un an, dont 30 000 sur le seul dernier trimestre.
Si l’Avicca espère que la mise en demeure engagée par le régulateur produira rapidement ses effets, elle regrette toutefois les délais particulièrement longs accordés à Free pour se mettre en conformité. Après plusieurs années de difficultés de raccordement sur un pan spécifique du réseau fibre de Free, l’Arcep a effectivement mis à nouveau la pression sur “Réseau Optique de France”, filiale infrastructure du groupe Iliad (ex-Free Infrastructure). Avant le 31 décembre 2026, Free doit en somme achever l’installation de l’ensemble des points de mutualisation nécessaires pour couvrir l’ensemble des locaux qui dépendent des 93 PMGC (Points de mutualisation grande capacité), qu’il exploite. Au 31 mai 2025, seuls 630 points de mutualisation sur 5 356 avaient été finalisés, soit « un retard de production de l’ordre de 70 % » par rapport au planning cible.
Autre problématique plus générale constatée par l’Avicca, seuls un quart des 106 communes en ZTD remplissent aujourd’hui les critères nécessaires à la fermeture du cuivre, confirmant que ces zones restent les plus en retard en matière de complétude des déploiements FttH.
Les chiffres publiés l’association illustrent clairement ce recul de la complétude en zone très dense. Entre le deuxième et le troisième trimestre 2025, le nombre de communes dépassant les seuils les plus élevés diminue : celles affichant une complétude supérieure à 99 % passent de 28 à 27, tandis que celles au-dessus de 95 % reculent de 82 à 80. À l’inverse, les communes situées sous ces niveaux stagnent, avec 106 communes toujours cantonnées à une complétude inférieure à 80 %, voire à 50 %, malgré des travaux officiellement engagés partout.
Au total, sur les 106 communes classées en ZTD, une seule sur quatre environ répond aujourd’hui aux critères permettant d’envisager la fermeture du réseau cuivre. Un constat qui confirme, selon l’Avicca, que la zone très dense demeure le maillon faible du déploiement de la fibre en France, et explique le glissement progressif du calendrier d’extinction du cuivre.