Face aux vols de cuivre et aux problèmes qu’ils causent, l’État veut frapper fort
Le ministre de l’intérieur Bruno Retailleau intensifie la lutte contre les voleurs de cuivre, un vrai fléau pour les télécoms mais aussi d’autres secteurs.
Les vols de câbles en cuivre, véritable « or rouge », paralysent régulièrement les réseaux ferroviaires et de télécommunications en France. Face à cette délinquance itinérante, souvent orchestrée par des gangs venus d’Europe de l’Est, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau annonce un durcissement de la répression.
Chaque jour, 10 à 20 vols sont recensés, touchant aussi bien les lignes SNCF que les réseaux télécoms. Les conséquences sont lourdes : retards massifs, villages privés d’éclairage ou de connexion internet, services de sécurité perturbés. En 2024, Orange a perdu à lui seul 1 400 kilomètres de câbles. Le préjudice se chiffre en millions d’euros.
Les tribunaux condamnent désormais plus sévèrement ces délits. À Colmar, trois voleurs roumains ont récemment écopé de peines allant jusqu’à deux ans et demi de prison ferme. Des coups de filet d’ampleur ont aussi été menés, comme celui de Loire-Atlantique ayant démantelé un réseau responsable de 700 000 € de dégâts.
Le prix du cuivre, autour de 6 à 7 € le kilo, alimente ce trafic transfrontalier bien organisé, avec recel en Belgique et dans les Balkans. Un tiers des vols est commis dans les Hauts-de-France, mais toutes les régions sont concernées.
Retailleau martèle qu’« il n’y a que la réponse sécuritaire et pénale qui viendra à bout de ce fléau ». Les forces de l’ordre multiplient désormais contrôles chez les ferrailleurs, opérations conjointes avec les opérateurs télécoms et surveillance des zones sensibles. Malgré l’interdiction du paiement en espèces depuis 2011, les réseaux criminels continuent de prospérer.
Le coût, lui, retombe sur les collectivités et les usagers : Toulouse, par exemple, a dû débourser pour remplacer 4 km de câbles volés. Pour le gouvernement, il s’agit d’une priorité nationale, tant l’« or rouge » pèse sur le quotidien des Français.
Source : Le Figaro