Vente de SFR : de nouvelles offres pour les infrastructures de l’opérateur
Alors que SFR est en vente, les fonds d’infrastructure entrent dans la danse.
Les fonds d’infrastructures s’invitent dans le dossier de la cession de SFR. Selon les informations du Figaro, confirmant celles de La Tribune, plusieurs investisseurs financiers ont déposé depuis le début du mois de décembre des offres non engageantes pour reprendre une partie des actifs de l’opérateur contrôlé par Patrick Drahi.
D’après ces sources, au moins quatre fonds se seraient positionnés sur les activités dites « Netco », qui regroupent les infrastructures fixes de SFR. Cet ensemble comprend notamment le réseau longue distance utilisé par les opérateurs internationaux, les réseaux déployés dans les zones très denses ainsi que des infrastructures destinées aux entreprises. Hérité des différentes acquisitions réalisées par SFR au fil des années, cet actif aurait généré environ 400 millions d’euros d’Ebitda l’an dernier. Une source citée par nos confrères indique que l’offre non engageante valoriserait la Netco entre 12 et 14 fois ce résultat, soit une fourchette comprise entre 4,8 et 5,6 milliards d’euros. Parmi les candidats figureraient des acteurs bien connus du secteur des infrastructures, tels qu’I Squared Capital, InfraVia, KKR et Blackstone. Contactés, Altice France et InfraVia n’ont pas souhaité commenter ces informations.
Cette initiative intervient à un moment clé pour Patrick Drahi, alors que ses équipes avaient déjà sondé ces investisseurs début novembre. En parallèle, le consortium formé par Orange, Bouygues Telecom et Free, qui avait déposé mi-octobre une offre de 17 milliards d’euros pour reprendre l’essentiel des actifs de SFR, semble temporiser après le rejet immédiat de sa proposition par Altice France. L’intérêt manifesté par les fonds relance l’hypothèse d’une vente par appartements de l’opérateur, une option qui pourrait contraindre les concurrents de SFR à se repositionner. Avant la Netco, SFR avait déjà reçu des offres non engageantes sur SFR Business, sa branche dédiée aux entreprises.
Dans le camp du consortium, la prudence domine. « La proposition du consortium apporte une réponse industrielle et avec des capitaux français. C’est la meilleure offre à ce stade », souligne un soutien cité par Le Figaro. D’autres observateurs s’interrogent toutefois sur la solidité d’une telle opération, rappelant qu’une large part du chiffre d’affaires de la Netco provient de SFR lui-même, dont les performances continuent de se dégrader. À l’inverse, certains mettent en avant le caractère stratégique de ces infrastructures, présentées comme une alternative indispensable au réseau d’Orange dans certaines zones, notamment pour garantir la redondance et la résilience des réseaux.
Reste à savoir comment réagiront Orange, Bouygues Telecom et Free face à ces offres. La perspective d’une nouvelle offre avant Noël, évoquée il y a encore quelques semaines, semble désormais s’éloigner. « Nous pensons toujours que cette offre a du potentiel et qu’elle était bien adaptée aux circonstances actuelles du marché », a déclaré la directrice générale d’Iliad, Aude Durand, dans une interview au Wall Street Journal.
Dans ce contexte, la dégradation des résultats de SFR complique encore les négociations. Au troisième trimestre 2025, l’opérateur a enregistré une baisse de 11,4 % de son Ebitda sur un an. Pour le consortium, l’équation devient plus délicate, d’autant que d’éventuelles cessions de la Netco et de SFR Business, pour un montant cumulé pouvant approcher les 8 milliards d’euros, réduiraient fortement l’intérêt d’un rachat global de l’opérateur.