Altice-SFR : en marge de la vente de l’opérateur, c’est le jackpot pour trois dirigeants grâce à un montage astucieux

Altice-SFR : en marge de la vente de l’opérateur, c’est le jackpot pour trois dirigeants grâce à un montage astucieux

En pleine restructuration, Altice France a vu trois de ses dirigeants toucher des gains records grâce à un co-investissement aux conditions exceptionnelles.

Alors que la vente de SFR est toujours en cours, trois dirigeants d’Altice France ont bénéficié d’un montage financier particulièrement avantageux. Dix ans après avoir déclaré qu’il ne « payait pas de salaires » au-delà de 200 000 euros, Patrick Drahi a de nouveau utilisé d’autres leviers de rémunération pour enrichir sa garde rapprochée, révèle l’Informé.

Arthur Dreyfuss, Laurent Halimi et Benjamin Haziza ont ainsi empoché environ 20 millions d’euros grâce à un mécanisme de co-investissement lancé en 2022. Ils avaient acquis 0,5 % d’Altice France Holding pour 9,6 millions d’euros, une valorisation très basse au regard de la valeur comptable de la société. Revendues entre 2023 et 2025 pour un total de 30 millions d’euros, ces actions leur ont permis de réaliser une plus-value conséquente, financée par Altice Luxembourg et non par SFR.

L’opération a été facilitée par deux éléments : Patrick Drahi leur a avancé les fonds via un prêt à 0,6 %, et une promesse de rachat garantie avait été prévue dès le départ, assurant une sortie à la valeur de marché. Arthur Dreyfuss ressort comme le principal bénéficiaire avec un gain estimé entre 12 et 14 millions d’euros.

Ces profits s’ajoutent à des rémunérations déjà importantes. L’an dernier, le comité exécutif de SFR a touché 12,2 millions d’euros au total, soit plus d’un million par personne en moyenne. Un niveau comparable à celui du comex d’Orange, mais avec un chiffre d’affaires quatre fois moindre. Plusieurs proches de Patrick Drahi sont également bien rémunérés : SFR verse par exemple 3 millions d’euros par an à Pollux Advisors, la société suisse de Malo Corbin, directeur financier du groupe Altice. Le groupe a également facturé 1,3 million d’euros de management fees pour une petite équipe basée à Genève.

Un nouveau plan d’intéressement vient enfin d’être lancé : jusqu’à 1,5 % du capital de la nouvelle holding Altice France Lux 3 pourraient être attribués au management, soit environ 75 millions d’euros selon les valorisations d’Orange, Bouygues et Free. Le haut management pourrait toucher jusqu’à 17 millions d’euros. Patrick Drahi est exclu de ce dispositif, encore soumis à conditions. Contactés par nos confrères, les dirigeants concernés n’ont pas souhaité commenter et évoquent des informations issues des DrahiLeaks, un piratage datant de 2022 dont l’exactitude n’est pas garantie.

Cet article a été repris sur le site Univers FreeBox