Netflix en passe de s’emparer de Warner Discovery et HBO Max, des négociations exclusives pour une fusion titanesque
Un véritable big bang se prépare : Netflix est à deux doigts de fusionner avec le gigantesque studio Warner Bros Discovery.
Netflix est entré en négociations exclusives avec Warner Bros. Discovery pour racheter le studio de cinéma et de télévision du groupe, ainsi que la plateforme HBO Max. L’information, confirmée par Variety, intervient à l’issue de plusieurs semaines de surenchère entre Netflix, Paramount Skydance et Comcast. La perspective d’une vente de Warner Bros. Discovery agite la sphère du divertissement depuis des mois. Paramount a été le premier acteur à se positionner, avec une offre évaluée autour de 27 dollars par action pour l’ensemble du groupe. Netflix et Comcast ont suivi, alimentant une compétition très serrée.
La bataille d’enchères a culminé en début de semaine, avec les propositions les plus élevées déposées lundi. Jeudi matin, Paramount a accusé Netflix d’irrégularités dans son offre, affirmant disposer d’éléments laissant penser que le processus de vente aurait pu être influencé par des conflits d’intérêts internes, notamment en vue de postes et de rémunérations après la transaction. Selon le journal américain, l’offre de Paramount était soutenue par trois fonds souverains du Moyen-Orient.
Le géant du streaming espère ainsi mettre la main sur le studio emblématique, mais aussi la plateforme de streaming HBO Max détenue par le groupe. Une fusion entre Netflix et Warner Bros. Discovery serait un séisme dans l’industrie du divertissement. Leader mondial du streaming payant, Netflix affiche une capitalisation boursière de 437 milliards de dollars, bien devant Disney et ses 190 milliards. Une acquisition donnerait à Netflix les droits du catalogue pour le moins très riche de Warner Bros. de « Casablanca » à « Friends » en passant par des licences cultes comme Harry Potter, Game of Thrones, mais aussi l’univers de DC Comics avec Superman et Batman…
Cependant, une telle opération se heurterait à un examen réglementaire particulièrement strict. Variety a révélé qu’un collectif de personnalités de premier plan a envoyé une lettre ouverte au Congrès pour s’opposer à un rachat, estimant qu’il « étranglerait le marché des sorties en salle » en réduisant le nombre de films proposés dans les cinémas et en comprimant les revenus liés à l’exploitation ultérieure. La lettre est signée anonymement par crainte de représailles, compte tenu de l’influence de Netflix.
Jeudi soir, la Directors Guild of America a exprimé publiquement ses inquiétudes. Le syndicat souligne que la diversité et la concurrence sont essentielles à la créativité et à la protection des carrières des équipes de réalisation, et précise qu’il rencontrera Netflix afin d’obtenir des garanties sur sa vision.
Les critiques s’amplifient également du côté des exploitants de salles. Cinema United, qui représente l’industrie de l’exhibition, estime que ce rapprochement représenterait « une menace sans précédent » pour les cinémas du monde entier. Son président, Michael O’Leary, insiste sur l’écart entre la stratégie de Netflix, centrée sur le streaming, et les exigences du marché des sorties en salle. Il rappelle aussi le rôle économique local des cinémas, qualifiés « d’industrie de centre-ville », où chaque dollar dépensé génère un impact positif sur les commerces voisins. Selon lui, une diminution du nombre de sorties entraînerait des fermetures de salles, une perte d’emplois et un affaiblissement des communautés locales.