Free condamné à verser plusieurs dizaines de millions d’euros au fondateur de Jaguar Network, devenu Free Pro

Free condamné à verser plusieurs dizaines de millions d’euros au fondateur de Jaguar Network, devenu Free Pro

La cour d’appel de Paris a donné raison à Kevin Polizzi, fondateur de Jaguar Network, en condamnant Iliad à lui verser 22,6 millions d’euros supplémentaires. En cause : la revente sous-évaluée de ses parts dans l’entreprise marseillaise, devenue Free Pro, après son éviction contestée en 2021.

L’opérateur télécoms a été rattrapé par la justice dans son différend avec Kevin Polizzi, fondateur de Jaguar Network (aujourd’hui Free Pro). La cour d’appel de Paris a confirmé, le 16 septembre, la condamnation d’Iliad, maison mère de Free, à indemniser l’entrepreneur à hauteur de 22,6 millions d’euros.

En 2019, Iliad avait déboursé près de 100 millions d’euros pour acquérir 75 % de Jaguar Network, société marseillaise spécialisée dans les services aux entreprises. L’objectif affiché : se positionner face à Orange et SFR sur le marché professionnel, notamment via une Freebox dédiée aux TPE. À l’époque, Iliad saluait l’expertise de Kevin Polizzi, présenté comme un partenaire clé de ce développement.

Mais l’alliance tourne court. En 2021, l’entrepreneur est révoqué de ses fonctions de directeur général pour « faute grave ». Une décision lourde de conséquences financières : le contrat de cession prévoyait qu’en cas de départ fautif, la valeur de ses parts restantes (25 % du capital) serait amputée de 30 %. Résultat : au lieu de 57,7 millions d’euros, il ne touche que 35,17 millions. Contestant cette sanction, Kevin Polizzi attaque en justice.

Pour justifier la faute grave, Iliad avançait neuf griefs, réduits à trois lors du procès : la location par Jaguar d’un appartement appartenant à Polizzi à un prix jugé excessif, des travaux réalisés par un proche à des tarifs supérieurs au marché et l’hébergement gratuit d’une société où il détenait 50 % des parts. Des arguments balayés aussi bien en première instance qu’en appel : les juges ont estimé qu’Iliad était informé de ces opérations et n’apportait pas la preuve d’une faute de gestion. L’opérateur est donc condamné à verser 22,6 millions d’euros supplémentaires au fondateur de Jaguar Network.

L’ancien dirigeant réclamait également que la valorisation de ses parts soit recalculée sur la base des résultats 2023-2024, beaucoup plus favorables que ceux de 2021. La valeur de Jaguar Network aurait alors pu atteindre 500 à 600 millions d’euros. Mais la cour d’appel a rejeté cette demande, rappelant que seule Iliad pouvait activer une telle clause. De fait, la société – rebaptisée Free Pro et dirigée depuis par Denis Planat – a connu une forte croissance. Son chiffre d’affaires a presque triplé depuis 2019, atteignant 151,8 millions d’euros en 2024, pour un bénéfice net de 12 millions. Elle a multiplié les innovations, notamment avec une offre de location de téléphones (Loc+) et une nouvelle Freebox Pro enrichie de services de cybersécurité.

Source : L’Informé

Cet article a été repris sur le site Univers FreeBox