IPV6: la France devient championne du monde des activations, Free n’y est pas pour rien
La transition vers IPv6 s’accélère en France, portée par les efforts des opérateurs comme Free. D’après l’Arcep, la France est devenue en juin 2025 le pays le plus avancé au monde en matière d’adoption du nouveau protocole internet.
Alors que les adresses IPv4 sont épuisées depuis plusieurs années, l’enjeu de la migration vers le protocole IPv6 devient de plus en plus stratégique. Cette évolution est indispensable pour accompagner la croissance exponentielle des usages numériques, notamment avec l’explosion du nombre de terminaux connectés. En 2024, la France a franchi un cap important : selon l’Arcep, 87 % des clients fixes et 70 % des clients mobiles grand public sont désormais connectés via IPv6.
Et c’est désormais officiel, en juin 2025, la France est passée en première position mondiale en matière de connectivité IPv6. Cependant, tout n’est pas encore achevé. Le régulateur souligne que des efforts restent nécessaires pour compléter l’activation d’IPv6 sur les réseaux entreprises, encore peu convertis, et surtout pour inciter les hébergeurs et les fournisseurs de contenu à suivre le mouvement.
La courbe de progression est toutefois importante chez les opérateurs. Depuis 2017, la part des accès fixes en IPv6 est passée de 20 % à 87 % fin 2024, et les projections estiment une quasi-généralisation à 98 % dès fin 2027. Côté mobile, l’évolution est encore plus spectaculaire : de 0 % en 2017 à 70 % fin 2024, pour atteindre 97 % en 2027. Ces chiffres traduisent un effort considérable de la part des opérateurs télécoms, dont Free qui s’est enfin mis à la page en mars 2025.

Le protocole est depuis activé par défaut pour les abonnés Free Mobile, nouveaux comme existants. L’option IPV4/IPV6 a ainsi été supprimée de l’espace abonné, il est devenu impossible de désactiver l’IPv6. Cette activation par défaut avait pour but de combler le retard de Free Mobile en la matière sur le segment alors que l’Arcep l’appelait depuis de nombreuses années à franchir le pas. Malgré la compatibilité de son réseau mobile en IPv6, l’ex-trublion disposait encore fin décembre 2024 d’un très faible pourcentage de clients IPv6 activés, soit 1,4% contre par exemple 95,7% de clients activés chez Bouygues Telecom.
Sur le fixe, l’opérateur de Xavier Niel a déjà tout compris depuis longtemps avec un taux d’activation de 99% sur le parc grand public et 100% sur les pros, le meilleur en France. L’IPv6 est essentiel pour pallier l’épuisement des adresses IPv4, en offrant un nombre quasi illimité d’adresses IP. Il améliore également la sécurité, la performance et la gestion du réseau grâce à des fonctionnalités comme l’auto-configuration et l’intégration du chiffrement.
Hébergeurs et mails : encore à la traîne
Les données de l’Afnic montrent que seuls 35 % des sites en .fr, .re, .yt, .pm et .wf sont accessibles en IPv6 fin 2024. Pire encore, la messagerie électronique associée à ces noms de domaine n’est compatible qu’à hauteur de 23 %. Un retard qui pourrait, à terme, constituer un frein à l’expérience utilisateur et à la performance globale du réseau.