Rachat de SFR : Free et Bouygues Telecom intéressés par le partage de ses 25 millions d’abonnés et Orange par ses fréquences mobiles ?

SFR entrera début juin en procédure de sauvegarde accélérée pour restructurer 25 milliards d’euros de dettes, Patrick Drahi sonde des acquéreurs pour céder jusqu’à 100 % de l’opérateur. En coulisses, Bouygues Telecom, Free et Orange étudieraient une vente à la découpe tandis que le réseau fibre devrait être vendu à part pour accélérer le désendettement. Patrick Drahi espérerait trouver un accord d’ici la fin de l’année.
Dernière ligne droite pour la restructuration financière et déjà de premières pistes sur la vente de SFR. Selon les nouvelles informations de BFM Business, Altice France placera officiellement SFR en procédure de sauvegarde accélérée au début du mois de juin, dernière étape d’un plan validé par la quasi-totalité des créanciers pour restructurer quelque 25 milliards d’euros de dettes. Le Tribunal de commerce devrait homologuer l’accord de restructuration au début de l’automne.
Ce rendez-vous judiciaire parachève le compromis arraché en février : un effacement de 8,6 milliards d’euros et la conversion d’une partie de la dette en capital, ramenant l’endettement net autour de 15,5 milliards et prolongeant les principales échéances à 2028-2029.
Dans ce contexte assaini, la maison mère sonde depuis la mi-mai plusieurs acheteurs pour céder une participation majoritaire, voire la totalité de l’opérateur. Bloomberg évoque une valorisation pouvant grimper jusqu’à 30 milliards d’euros, dette comprise, montant qui ferait de l’opération l’une des plus grosses transactions télécoms en Europe depuis dix ans.
Plusieurs scénarios dévoilés
Selon BFM Business, Free et Bouygues Telecom étudieraient un partage des 19 millions d’abonnés mobile et 6 millions de clients fixes de SFR. Ce découpage leur permettrait d’absorber la base d’abonnés sans reprendre tout le périmètre.
De son côté, Orange pourrait viser la reprise des clients Entreprises de SFR et une partie des fréquences 4G/5G. Son poids sur le marché français l’empêche d’aller beaucoup plus loin sans déclencher de sévères problématiques en matière de concurrence. Si les opérateurs français se partagent l’opérateur au carré rouge, le marché passera alors à trois acteurs. Toute consolidation sera donc scrutée au millimètre par Paris et Bruxelles. L’Autorité de la concurrence est davantage ouverte à cette éventualité aujourd’hui mais imposera ses conditions.
Troisième possibilité, le rachat partiel ou total par un acteur étranger. Selon Bloomberg, Emirates Telecommunications Group (E&) et plusieurs fonds étudient aussi une prise de participation.
Le réseau fibre de SFR ne devrait pas faire partie du bloc principal : Patrick Drahi prévoirait de le monétiser séparément dans les prochains mois pour accélérer le désendettement du groupe.
Toujours selon nos confrères, Patrick Drahi vise un accord de principe d’ici fin 2025, mais la rivalité historique entre Martin Bouygues et Xavier Niel pourrait compliquer les négociations.