Orange présente ses ambitions et sa vision de la 6G

Orange présente ses ambitions et sa vision de la 6G

Si son lancement est prévu pour 2030, la 6G se prépare déjà en amont et malgré des contours encore flous en terme d’usages, Orange présente ce qu’il attend de cette nouvelle technologie tant en terme de conception que d’impact sur le monde.

L’internet mobile fait désormais partie de la vie d’une majorité des Français. Si la 5G se déploie progressivement dans l’Hexagone, pour les opérateurs il faut penser à l’après et Orange a déjà construit un projet, une vision concernant la 6G.

L’une des fondations sur lesquelles se construit le projet de la 6G est le concept de surfaces intelligentes reconfigurables apparu en 2014. Mais tout reste encore à construire, après le lancement de premier projets de recherche européens comme Hexa-X en 2021. Ainsi, en 2026 et dans une optique de création de norme, les premières études techniques seront lancées et des tests permettront des premières spécifications en 2028 explique Orange. Avec pour horizon un lancement commercial en 2030.

Une 6G en accord avec la société et ses problématiques

Il reste encore 8 ans pour lancer cette technologie donc, mais “la plupart des enjeux anticipés pour les années 2030 sont déjà d’actualité, par exemple le changement climatique, la crise de la biodiversité, le besoin d’éducation et de soins de santé pour tous, l’autonomie des seniors, une industrie, une agriculture, des transports et une logistique plus efficaces, une production et des usages durables de l’énergie“… La conception de la 6G doit donc prendre en compte ces problématiques, les moyens de communications étant un outil permettant d’affronter ces défis selon l’opérateur historique.

Pour Orange la future génération de téléphonie mobile “peut contribuer à réduire l’impact environnemental de divers secteurs (transports, industrie, etc.) en permettant de nouveaux services pour optimiser leur consommation d’énergie et l’utilisation des ressources naturelles.” Dans cette optique, Orange présente ses exigences sociétales au coeur de son projet. Ainsi, la 6G devra être plus efficace énergétiquement, avoir un impact minimal sur l’environnement, présenter une exposition aux ondes moindres mais aussi être plus inclusive avec des coûts moins élevés et une meilleure couverture des zones avec peu d’habitants.

En ce sens, les équipements réseaux 6G doivent par exemple prendre en charge la surveillance intégrée de leur consommation d’énergie et être capable de ne consommer “presque aucune énergie” lorsqu’ils ne sont pas sollicités. De plus, “les fabricants doivent fournir des informations sur le démontage, la disponibilité des pièces de rechange et leur distribution” pour prolonger la durée de vie des équipements. Cette future norme doit également être conçue comme un réseau fiable pour répondre au besoin de confiance des clients. A titre d’exemple, l’opérateur cite par exemple des terminaux zéro energie ne générant pas d’onde radio supplémentaire.

Un fonctionnement, des performances et des usages à définir

Mais à quoi peut bien servir cette nouvelle technologie ? Certains usages cités sont parfois des évolutions de la 5G : alors que cette dernière doit permettre de généraliser la réalité augmentée, virtuelle ou étendue, la 6G pourrait être le moyen de proposer une communication complètement immersive “de sorte que les utilisateurs distants connectés via un système de visioconférence puissent se comporter et procéder comme s’ils se trouvaient dans la même pièce“. D’autres domaines seraient concernés comme les robots et systèmes autonomes ou encore l’e-Santé.

En terme d’exigences de performances, “des valeurs de débit de 100 Gbit/s à 1Tbit/s sont envisagées pour les communications holographiques/immersives, ainsi qu’une densité de connexion de 10 à 100 millions de terminaux par km² pour les machines connectées“. Si la 6G devrait bien sûr atteindre des performances supérieures à celles de la 5G, “des efforts supplémentaires sont nécessaires” pour définir les valeurs que le secteur des télécoms veut viser.

Afin de lancer cette nouvelle génération de téléphonie mobile, “utiliser davantage de spectre offre la solution la plus immédiate pour augmenter la capacité des réseaux sans fil” explique l’opérateur historique. Certaines problématiques se présentent comme la rareté du spectre en dessous de 6GHz qui limite la quantité de spectre accessible. Orange explique ainsi que la réponse pourrait se trouver en partie dans de nouvelle allocations de spectre dans les bandes comprises entre 100 GHz et 300 GHz concernant des usages précis et adaptés à la faible portée de ces dernières. Pour les bandes inférieures, adaptées à une couverture plus large en extérieur et en ville, une amélioration pourrait être obtenue en densifiant le réseau là où c’est nécessaire. De même, il peut également être envisagé un partage de spectre pour certains cas d’usage.

La question des connexions des sites entre eux se pose également. Orange envisage plusieurs solutions, comme l’utilisation de fibres plus avancées technologiquement pour acheminer les données vers les antennes, des architectures plus poussées et une virtualisation de certaines fonctions réseaux ou encore l’utilisation de plates-formes satellites et à haute altitude.

Pour cela, la 6G doit également garantir une exploitation des réseaux efficace en termes de coût pour les opérateurs. “L’automatisation des procédures de fourniture de services est cruciale pour les opérateurs proposant un portefeuille de services étendu et complexe, afin d’optimiser le délai de livraison d’un service, de réduire le risque d’instructions de configuration erronées, de gérer des réseaux à adaptation dynamique (changements de topologie réseau ou évolution des demandes client, par exemple) et d’améliorer le fonctionnement global du réseau” explique l’opérateur. Dans cette optique, la 6G doit par ailleurs être conçue autour de l’IA selon Orange.

Cet article a été repris sur le site Univers FreeBox