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Le Plan Fibrer la France de SFR moqué au sommet annuel des télécoms
Les représentants des opérateurs et de l’Etat se sont retrouvés lors de la 39e édition du DigitWolrd Summit, la grand-messe du numérique à Montpellier ce 15 novembre. Réunis autour de la question “Fibre ou 5G, quelles priorités pour les autorités publiques ?” différents sujets ont été abordés mais une des constantes aura été les moqueries du plan Fibrer la France.
Le sénateur Patrick Chaize a présenté sa proposition de loi qui vise à stabiliser le cadre des déploiements des opérateurs et à rendre leurs engagements opposables. Ce à quoi le représentant d’Orange a répondu que dans le cadre des conventions ils seraient plus précis et transparents et qu’ils acceptaient que les engagements soient rendus opposables. D’autres sujets ont été évoqués comme le mix technologique, l’utilisation des licences pour stimuler l’investissement.
Mais les discussions se sont vite concentrées autour des problèmes de déploiement de la fibre et du coup d’éclat estival de SFR que Pierre-Michel Attali, le directeur du pôle Territoires numériques de l’Idate et modérateur du débat a qualifié d’emblée de “coup de tonnerre dans un ciel serein”. Selon lui cette annonce a créé une grande incertitude sur des sujets qui étaient jusqu’alors assez clairs, “les zones de déploiement, la mutualisation des infrastructures, l’économie des réseaux”.
Le représentant de l’opérateur d’infrastructures TDF, Arnaud Lucaussy, a quant à lui lancé une remarque un peu sarcastique lorsqu’a été évoqué l’intention de doublonner les réseaux du plan Fibrer la France d’Altice : “La duplication des réseaux pose beaucoup de problèmes… Enfin elle posait, car je ne sais pas bien si c’est encore d’actualité”. Pour rappel les deux dirigeants de SFR qui avaient annoncé le plan ont été depuis mis à la porte.
Le président d’Altitude infrastructure, David El Fassy, qui a remporté le RIP Grand-Est face à SFR qui avait utilisé des manières peu orthodoxes pour tenter d’influencer la décision en sa faveur est monté au créneau aussi : “Dans le monde de la finance, celui qui pâtit le plus des annonces de SFR en ce moment… c’est SFR”. Le représentant d’Orange a également déclaré que “la posture de SFR n’avait pas aidé Orange à gagner les RIP”.
Le représentant de SFR Collectivités,Lionel Recorbet, a tenté de répondre sans perdre la face. Il a commencé par démentir “aucun déploiement n’a été fait en doublon” contrairement à ce qu’ils affirmaient vouloir faire après avoir perdu le RIP Grand-Est.
Il a par la suite affirmé “la stratégie du groupe Altice est d’investir fortement dans les infrastructures” ils continueront de candidater sur les RIP “mais avec des niveaux de subventions proches de zéro” en précisant “ les collectivités n’ont plus d’argent. Nous, on a de l’argent et on veut aller vite”.
La mise en avant de la santé financière du groupe face aux collectivités désargentées n’a pas manqué de faire réagir le sénateur Patrick Chaize " La réalité semble rattraper Altice, les levées de fonds sont sans doute un peu mises en cause par la dégringolade de l’action".
source : Les Echos