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L’ambition de Xavier Niel pour Le Monde est “aussi folle que celle pour Free.”
S’il se dit à 90 voire 95 % du temps pour Free, Xavier Niel est actif dans de nombreux domaines, que ce soit dans les télécoms avec Monaco Télécom dans lequel il a investi ses deniers personnels, dans les start-up avec son fonds d’investissement Kima Ventures, dans la formation entre l’EEMI et 42 ou encore dans la presse avec le groupe Le Monde Libre lequel s’est offert récemment Le Nouvel Obs.
En 2017, c’est un nouveau siège social que le groupe détenu par le trio Xavier Niel, Pierre Bergé et Mathieu Pigasse qui accueillera les 1 200 salariés du Monde, de Télérama de l’Obs, de Courrier International et de Rue 89. Il s’installera gare d’Austerlitz à Paris, deux bâtiments seront consacrés pour ces titres de presse détenus par le trio.
Ce dernier cherche même à s’offrir LCI et l’arracher aux griffes de son concurrent Martin Bouygues et sa filiale TF1. Xavier Niel est également l’un des actionnaires de Mediapart, le site d’information d’Edwy Plenel et d’autres titres de presse en ligne comme Atlantico et Electron Libre.
Pourtant, Xavier Niel n’est pas réputé pour n’entretenir que de bonnes relations avec les médias, certains journalistes ont eu par le passé quelques problèmes avec le fondateur de Free lorsqu’il juge que l’opérateur est injustement attaqué.
Pour un de ses concurrents, investir dans des titres de presse, "c’est un truc de milliardaire. Avec ça, il peut décrocher son téléphone et avoir n’importe quel homme politique dans l’heure. Ca peut faciliter beaucoup de choses."
D’autres y voient des objectifs différents. Pour Julien Codorniou, responsable des partenariats pour la zone Emea chez Facebook et membre du conseil de surveillance du Monde, "son ambition pour "Le Monde" est aussi folle que celle pour Free". D’autres affirment allégrement que Xavier Niel ne met pas le nez dans la ligne éditorial du journal.
En revanche, pour l’un de ses proches, si Xavier Niel s’investit autant dans une presse qu’il veut libre et indépendante, c’est qu’il craint "des journaux fragiles et donc influençables". Posséder pour eviter que d’autres investisseurs aux ambitions plus floues ne mettent la main sur le journal ou ne profite de sa faiblesse.
Avec Le Monde Libre et sa dernière acquisition Le Nouvel Obs, il n’est pas question de faire de ces journaux, des jouets que l’on peut casser et utiliser selon l’envie. Pas question non plus de les laisser s’endetter ou de les renflouer régulièrement pour compenser les pertes sèches : quand Xavier Niel s’offre, avec ses deux comparses, un journal, c’est pour leur permettre de retrouver une certaine indépendance financière quitte à tout chambouler.
Source : Les Echos