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Netflix : M Lombardini dénonce le choix de ses concurrents mais assure que Free signera s’il a un bon contrat
Les professionnels du cinéma étaient réunis à Dijon ce week end. Parmi les intervenants se trouvaient les distributeurs, dont Maxime Lombardini, le Directeur général de Free. Il a expliqué la stratégie de Free en ce qui concerne la reprise des services de VOD et SVOD, en particulier Netflix, et a dénoncé le choix de ses concurrents
« La résistance nationale [contre Netflix] est tombée très vite. On a une spécificité en France, qui est vraiment une force, c’est d’une part qu’on a une production nationale importante et la deuxième chose c’est qu’on a des box, que les opérateurs contrôlent, et qui permettent, dans presque 15 millions de foyers qui reçoivent la télévision par ces box, de tenir « la tête de gondole ». C‘est à dire que ce sont les opérateurs qui décident ce qu’ils vont pousser. C’est comme ça que l’on est le premier distributeur de Canal+, grâce a des actions commerciales et du marketing. On a une forte capacité à décider de notre futur par ce que si les grands acteurs télécoms ne trouvent pas d’accord avec les plateformes OTT, elles auront une vraie difficulté à aller chez les gens. Malheureusement nos trois concurrents ont rendu les armes en l’espace de quelques semaines. On avait la capacité collectivement de résister et tut est tombé en l’espace de quelques jours. » a-t-il déclaré.
Les conditions imposées par Netflix pourraient remettre en cause le modèle économique FAI
Maxime Lombardini a expliqué avec une certaine honnêteté que le choix de ne pas reprendre Netflix a été fait avant tout pour préserver le modèle économique de Free. « Nous on a décidé, et je ne vais pas chanter la Marseillaise, par intérêt économique, de préserver notre modèle. On gagne de l’argent quand on distribue Canal, on en gagnera beaucoup moins si signe le contrat qui nous est proposé par ces OTT aujourd’hui. Nos concurrents n’ont visiblement pas fait le même choix.
La deuxième chose est que les détenteurs de droits font la queue chez Netflix et ce sont les mêmes qui assaillent les parlementaires de fax quand il y a une atteinte qui est portée aux quotas et autres choses. Donc soit on décide collectivement qu’on veut préserver un modèle, soit on décide que le profit immédiat est la priorité. »
Le Directeur Général de Free a également souhaité que les acteurs français se réunissent pour proposer une alternative française « mais ce n’est pas à [Free] de prendre la tête d la croisade. Si on a un bon contrat demain, je ne vais pas vous mentir, on le signera. » a-t-il annoncé. « On a cependant la possibilité de construire des choses collectivement. La première chose est de proposer des offres alternatives françaises unifiées. Canalplay Infinity est un très bon produit, mais s’il était enrichi des séries américaines des autres chaines françaises leaders, pour nous et nos abonnés ce serait beaucoup plus fort. Aujourd’hui on a trop de guichets, on doit avoir 10 services de VOD, on doit avoir 3 ou 4 services de SVOD, bientôt il y en aura un cinquième et un sixième. Rien que sur la jeunesse, j’ai connaissance de 4 projets de SVOD français qui vont être en concurrence. Pour nos abonnés ce n’est pas une bonne solution. On a la capacité de faire collectivement les choses, ce n’est pas la peine de laisser d’autres prendre la place progressivement avec des marques qui sont fortes »
Voir l’intervention de Maxime Lombardini à partir de 37 min
Merci à Giov56