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Pourquoi Numericable veut épouser SFR
Depuis maintenant un an, l’idée d’un mariage Numericable-SFR revient régulièrement sur le tapis. Si le cablo-opérateur n’a jamais caché son intérêt pour la marque au Carré Rouge, cette dernière en procédure de divorce avec Vivendi ne semble pas manifester le moindre intérêt pour Numericable.
Du côté de Numericable, le dossier semble urgent. le câblo-opérateur a le vent en poupe, la redéfinition du très haut débit à 30 Mbits lui permet de virer en tête dans le déploiement des services fixes et sa récente introduction en bourse a été un grand succès.
Pourtant Patrick Drahi, actionnaire majoritaire de Numericable via sa holding Altice, fait un peu office de pirate à la jambe de bois dans les télécoms. Bien présent sur les services fixes y compris à l’étranger notamment au Portugal, en Belgique et en Israël, il lui manque pourtant une activité essentielle pour compléter son activité dans les télécoms : le mobile.
Si parmi ses offres, il est possible d’y souscrire une offre incluant la téléphonie mobile, son activité reste anecdotique avec tout juste 120 000 clients. MVNO sur Bouygues Telecom pour la 3G, Numericable a promis la 4G sur le réseau SFR début 2014.
Mais la tempête s’annonce pour le capitaine de Numericable avec Martin Bouygues qui peu avant Noël déclarait la guerre à Xavier Niel sur son activité fixe se rapproche et s’annonce comme un contre-la-montre pour le câblo-opérateur.
Si pour le moment, Bouygues Telecom n’a pas encore hissé le pavillon rouge, lorsque Bouygues tirera a boulet rouge sur la poule aux oeufs d’or de Free, il y aura des dommages collatéraux pour Numericable qui ne pourra se rattraper sur son activité dans la téléphonie mobile. Yves de Kerdrel de Wansquare estime même que le jour ou "Martin Bouygues lance sa contre-attaque, l’action de Numericable repassera en dessous de son cours d’introduction."
Il estime donc que Numericable aurait "tout intérêt à rééquilibrer son modèle économique" et donc d’investir dans un opérateur de téléphonie mobile. Patrick Drahi aurait deux pistes en vue, mais aucune des deux ne veut d’un mariage avec le câblo-opérateur. Ni Mobistar (Belgique), propriété d’Orange, ni SFR en séparation avec Vivendi.
Pour Numericable, la deuxième solution semble compromise. Malgré les appels du pied, SFR reste froide aux tentative de séduction de Numericable. Selon Jean-Yves Charlier, PDG de SFR, une rencontre avec Numéricable, "n’est absolument pas à notre agenda." Il faut dire également que plus SFR fait la fine bouche malgré les rumeurs, plus son action monte et sa valorisation augmente avant son entrée en bourse.
Pourtant du côté de Bercy, c’est l’un des seul scénario de rapprochement entre opérateur qui serait envisagé car il ne s’agirait pas "d’un retour à un marché avec trois opérateurs" car Numericable "n’a pas le même profil qu’Orange, SFR, Bouygues Telecom et Free". Il n’y aurait aucun risque de créer un mastodonte de la téléphonie mobile. De son côté, Numericable ne serait plus le vilain petit canard des télécoms et intégrerait le "big four" des télécoms.
En sortant le grand jeu, Numericable espère mettre en application son slogan à destination de SFR et que la future divorcée changera d’avis. Il lui faudra néanmoins débourser près de 12 à 13 milliards d’Euros.