15/12
Le revenu issu de Free Mobile finance à lui seul l’investissement d’Orange dans son réseau mobile
A l’occasion du premier anniversaire de Free mobile, Les Echos ont interrogé Pierre Louette, le directeur général adjoint de France Télécom, sur les chamboulements engendrés par cette arrivée. Ce dernier reconnait que Free Mobile a joué le rôle d’animateur du marché que les pouvoirs publics en attendaient. « Si le point de vue de la concurrence est le seul à prendre en compte, c’est une réussite. Il y a de réels bénéfices pour les consommateurs : ils sont plus nombreux à s’abonner, avec deux voire trois forfaits. Et l’année 2013 sera peut-être encore plus tonique que 2012, pendant laquelle nous avons déjà baissé nos tarifs mobiles de près de 20 % »
Pierre Louette estime cependant que « les conséquences de l’arrivée de Free Mobile doivent aussi être mesurées à la lumière de l’investissement et de l’emploi. Il est regrettable et dangereux d’avoir introduit un nouveau concurrent au moment où il se préparait une révolution technologique avec la 4G et la fibre optique. »
Free Mobile : un revenu salutaire pour Orange
Selon le directeur général adjoint de France Télécom le revenu issu de l’accord d’itinérance avec Free Mobile « finance presque à lui seul l’investissement annuel dans notre réseau mobile en France ». Il s’en prend d’ailleurs à Bouygues et SFR qui ont dénoncé cet accord « Les larmes de crocodile de nos concurrents sont l’expression de leur dépit, de leur amertume et de leur envie. Ils ont simplement été surpris par la capacité de l’opérateur historique, sous l’impulsion de Stéphane Richard, à être agile et disruptif. En fait, ils auraient aimé que nous tardions à nous plier aux exigences de l’Autorité de la concurrence et du régulateur des télécoms, qui nous avaient fait comprendre que nous avions une responsabilité à assumer face à Free. Ainsi, nous aurions dû payer des dommages intérêts et SFR ou Bouygues auraient en plus essayé de signer le contrat à notre place. Mais nous avons fait un autre calcul. Nous avions la certitude de perdre de l’argent dans le grand public à cause de Free Mobile ; ces revenus d’itinérance jouent le rôle de coussin amortisseur. Nous allons déjà gagner plus d’un milliard d’euros en deux ans, c’est au-delà de nos espérances. »
Source : Les Echos