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Et si Free Mobile rachetait le réseau d’un de ses concurrents ?
C’est la théorie pas dénuée de sens qu’explore Guerric Poncet dans Le Point. Free a annoncé que le déploiement de son réseau lui coûterait 1 milliard d’euros. C’est moins que ses concurrents, mais les équipements ne sont pas les mêmes. Maxime Lombardini expliquait par exemple que les antennes pouvaient maintenant être montées par les escaliers, du fait de leur poids réduit, alors qu’il fallait une grue auparavant. Mais ce ne seront pas les seuls frais que devra débourser Free Mobile. Le contrat d’itinérance avec Orange pourrait finalement lui coûter 2 milliards d’euros, contre 1 milliard estimé initialement. Sans compter que Free Mobile dispose de moins de fréquences 3G que ses concurrents, et qu’il pourrait être amené à en racheter si l’occasion se présentait.
Un analyste confie ainsi au Point que Free pourrait "se contenter de ramasser le réseau d’un mort" plutôt que de déployer complètement son propre réseau mobile. Celui permettrait également à l’opérateur de respecter plus rapidement ses obligations de couverture, de 75% de la population en janvier 2015 et 90% en janvier 2018. Le rachat de Bouygues Télécom ou SFR pourrait ainsi être une opportunité pour Free. Vivendi souhaite se désengager des télécoms en revendant SFR, et du coté de Bouygues, si rien n’a été annoncé, la branche télécom n’est pas au mieux de sa forme. Les deux opérateurs sont "dans une situation très, très difficile" depuis quelques mois, selon un expert indépendant cité par Le Point, un autre évoque "une situation désastreuse pour Bouygues". Une parlementaire spécialiste du secteur estime, toujours dans le Point, "probable que l’on se retrouve à nouveau avec trois acteurs" dans la téléphonie mobile.
Bien sûr, le gros problème pour un tel rachat, serait de le faire approuver par l’Autorité de la concurrence, et un rachat pur et simple de SFR ne serait pas accepté. Les choses pourraient passer plus facilement dans le cas de Bouygues télécom, l’opérateur comptant moins d’abonnés dans le fixe et le mobile. Mais même dans le cas de SFR, si Free ne souhaitait conserver que le réseau mobile et les fréquences, en revendant par exemple le réseau fixe et les abonnés fixes à Numéricâble, qui semble intéressé, le dossier aurait davantage de chances de passer devant l’Autorité de la concurrence.
Le Point rapporte que certaines mauvaises langues estiment que si le réseau de Free Mobile ne se déploie pas plus vite, c’est justement par ce que Free compte racheter celui d’un concurrent. Mais comme le rappelle Guerric Poncet, après deux ans, Bouygues avait installé… zéro antenne. On ne peut donc pas dire que Free ne fait rien pour déployer son réseau.