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Free veut apporter, grâce au VDSL, de vraies améliorations à un grand nombre de foyers
Dans les cahiers de l’ARCEP n°9 qui viennent d’être publiés, le régulateur a interrogé chaque opérateur l’aménagement numérique du territoire. Maxime Lombardini a ainsi donné la vision de Free. Et l’opérateur ne semble pas convaincu qu’il faille fibrer d’urgence tout le territoire. Il estime qu’il faut déployer le FTTH là où l’équation économique le permet, mais dans les autres zones, il faudrait privilégier la montée en performance du cuivre partout où c’est possible, ainsi que mettre en place des solutions complémentaires 4G et satellite pour l’habitat isolé. Le directeur Général de Free explique que grâce à la montée en débit, le VDSL pourrait apporter à peu de frais de vraies améliorations à un grand nombre de foyers.
Nous vous proposons l’intégralité du billet de Maxime Lombardini dans les cahiers de l’ARCEP (avec l’accord de cette dernière)
La France est une nation numérique avancée, bien couverte en réseaux fixes et mobiles. Pour progresser encore sans que cela soit au préjudice du consommateur, du contribuable ou des opérateurs, il faut jouer de la complémentarité entre la fibre et le cuivre et assurer une stabilité du cadre économique.
Il y a douze ans, la France était en queue de peloton, attachée à son Minitel. Aujourd’hui, les
Français sont bien équipés, disposent d’un bon niveau de culture numérique, consomment des volumes sans cesse croissants de communications électroniques et bénéficient de réseaux fixes, mobiles et de diffusion hertzienne ou satellite de qualité à un prix raisonnable.
Soucieux d’améliorer encore l’aménagement numérique du territoire et la diffusion des offres innovantes, les pouvoirs publics et les opérateurs ont, ces dernières années, produit le cadre juridique le plus avancé d’Europe pour le déploiement du très haut débit et pour exploiter au mieux le cuivre.
Nous disposons, depuis plus d’un an, d’une réglementation complète et proconcurrentielle pour le déploiement du FTTH et plus de 2 milliards d’euros ont été investis par les trois opérateurs les plus engagés. Le dispositif de « co-investissement zones moins denses » sert d’exemple aux autres pays d’Europe. Des déploiements sont engagés ou prévus pour plus de 60% des lignes. Quant à la 4G, les obligations de couverture sont probablement les plus exigeantes au monde !
Ces déploiements très haut débit vont demander du temps et nous sommes très attachés chez Free à pouvoir apporter également des réponses à court terme aux attentes des territoires.
C’est dans cette perspective que nous adhérons totalement au dispositif nouveau permettant le dégroupage des petits répartiteurs et la mise en œuvre rapide et simple de la montée en débit. Aux 4 500 répartiteurs déjà dégroupés, nous allons ajouter à brève échéance 1 500 nouveaux sites. Cela signifie plus de débit et l’accès au triple play pour plus de foyers. Une fois les travaux techniques terminés, le VDSL pourrait également apporter à peu de frais de vraies améliorations à un grand nombre de foyers.
Complémentarité des réseaux et stabilité fiscale
Plutôt que de fibrer dans l’urgence tout le territoire, nous sommes fermement convaincus qu’il faut jouer de la complémentarité des solutions techniques ; FTTH là où l’équation économique le permet, montée en performance du cuivre partout où c’est possible, et solutions complémentaires 4G et satellite pour l’habitat isolé.
Nous sommes hostiles, à ce stade, aux idées de taxation, soit du cuivre, soit de l’abonnement, dans le but de financer des réseaux FttH dans les zones non viables économiquement. Au gré des taxes et changements de taux de TVA, les opérateurs ont été contraints d’augmenter les prix de vente des abonnements fixes. Le pouvoir d’achat des ménages ne doit pas être une fois encore la victime et la variable d’ajustement.
Par ailleurs, ces grands projets d’infrastructures, dont les plans d’affaire s’étalent sur des décennies, ont besoin de stabilité fiscale ; lancés fin 2006, les déploiements fibre ont subi chaque année une pénalité nouvelle (taxe CNC, taxe Copé, changement de taux de
TVA, taxe IFER, non déductibilité d’une partie des intérêts d’emprunts…) qui retarde le retour sur investissement déjà faible et lointain.
Notre engagement en faveur de l’aménagement numérique du territoire est total depuis les débuts du dégroupage. Néanmoins, il faut prendre en compte les contraintes économiques – on ne peut pas empiler les taxes sans limite – et le calendrier doit être raisonnable.
A ce jour, 2 milliards d’euros ont été investis pour 250 000 abonnés… soit 8 000 € par abonné. Tirons les leçons des difficultés de déploiement en zones denses (réticence des ménages dans l’installation d’une nouvelle prise, complexité des travaux…), ne recommençons pas le plan câble trente après et validons l’appétit du marché avant de planifier à grands frais la couverture des zones les moins denses. Et sans attendre, bâtissons ensemble un plan ambitieux et peu coûteux de montée en capacité du cuivre.
Source : Les Cahiers de l’ARCEP N°9