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Les opérateurs Télécom se sentent pris pour des vaches à lait
Si les abonnés mobile ont depuis longtemps eut l’impression d’avoir été pris pour des vaches à lait, c’est aussi cette même impression que ressentent les opérateurs télécoms vis-à-vis de l’Etat. La Fédération Française des Télécoms (à laquelle n’appartient plus Free) a ainsi calculé que la fiscalité spécifique aux opérateurs s’est montée à 1,2 milliards d’euros en 2010, soit 2,5% de leur chiffre d’affaire. Et cette somme augmente chaque année. La fédération inclut dans ces calculs : les redevances pour exploiter les fréquences spectrales (mais pas le paiement initial pour décrocher la concession), soit 264 millions d’euros ; la taxe pour la copie privée (31 millions d’euros) ; la taxe qui finance la création audiovisuelle via le CNC (139 millions, un montant qui va grimper à 192 millions cette année) ; le financement de l’arrêt de la publicité sur France Télévisions (239 millions d’euros) ; et l’impôt sectoriel qui remplace la taxe professionnelle, perçu sur le cuivre et les antennes (558 millions d’euros), expliquent Les Echos. Yves Le Moël, le directeur de la FFT, se désole : « Avec les 300 millions d’euros par an de la taxe sur l’audiovisuel, on pourrait financer 300 000 prises optiques ».
Selon une étude commandée par la FFT à Arthur D. Little, le prix des services télécom a baissé depuis plusieurs années, contrairement au gaz à l’électricité ou aux péages. Pour une base 100 en 2005, le panier moyen en dépense télécoms est tombé à 93 en 2011.
Rapporté au chiffre d’affaires, le résultat d’exploitation est déjà en baisse depuis 2007. « On perçoit les opérateurs comme une poule aux oeufs d’or. Mais ce n’est pas vrai », déclare Ignacio Garcia Alves qui dirige Arthur D. Little. « Le rôle de la régulation dans un secteur tel que celui-ci [i.e. où un concessionnaire dispose d’un monopole sur une ressource rare] consiste à enlever le surprofit. Sauf qu’ici, l’Etat laisser déraper la rentabilité et alourdit les résultats des opérateurs par des taxes », explique Ignacio Garcia Alves,
Ainsi les services télécoms pèsent 2,8% des dépenses ménages, contre 4,1% pour le numérique, selon Yve Le Moël. Les acteurs de télécom souhaiteraient ainsi que l’on considère leur rôle bénéfique pour l’économie. Et surtout ils souhaitent que soient taxés également les acteurs Internet présents en France, tels que Google ou Apple.