15/12
France Télécom : les syndicats dénoncent les dividendes trop importants reversés à l’Etat
Dans une lettre ouverte à Christine Lagarde, les syndicats CFE, CGC et Unsa ont dénoncé mardi la part trop importante consacrée aux dividendes reversés aux actionnaires et en particulier à l’Etat, le plus gros d’entre eux.
A France Télécom, le dividende exigé par l’actionnaire principal est déterminé à l’avance, engageant l’entreprise à verser 1,40 € par action jusqu’à l’exercice 2012 inclus, quels que soient ses résultats. Pour l’exercice 2009, ce montant a représenté 123% du résultat net (qui s’élevait à 1,13 € par action). Pour l’exercice 2010, il représente 76% du résultat net (qui s’élève à 1,84 € par action, sur un résultat artificiellement gonflé par des revalorisations d’actifs au travers cessions d’activité à ses propres filiales, qui en représentent 22%). Dans le meilleur des cas, l’État actionnaire exige donc plus que le double de la rémunération habituellement dévolue aux actionnaires dans les entreprises françaises.
Ce constat est fait dans un contexte ou le président de la République avait le débat sur la répartition des bénéfices en 3 tiers : un pour les actionnaires, un pour les salariés, un pour l’investissement. Une répartition, chez France Télécom, qui est donc loin des 33% annoncés par Nicolas Sarkozy.
Toujours plus de taxes pour les opérateurs Télécom
« Non content de siphonner les résultats et les réserves financières de l’entreprise, l’État alourdit en permanence les taxes et redevances qu’elle exige des opérateurs de télécommunications, qui semblent à ses yeux constituer une inépuisable vache à lait. » indiquent les syndicats dans leur communiqué. Par exemple, expliquent-ils « l’augmentation du taux de TVA sur les forfaits mobiles et/ou Internet (qui va au-delà de ce qui était demandé par la Commission européenne) et la pression conjointe des associations de consommateurs a conduit l’ensemble des opérateurs, dont France Télécom, à supporter intégralement cette nouvelle charge, pour éviter une partie de chaises musicales de la clientèle, dont nul ne pouvait connaître d’avance le résultat final, et dont la seule gestion constituait une charge supplémentaire dans les frais de commercialisation. »