Pour Orange, le maintien de prix bas sur les forfaits des consommateurs ne peut plus être l’unique boussole du secteur
La directrice générale d’Orange plaide plus que jamais pour la consolidation en France et en Europe afin de préserver l’investissement et la compétitivité.
Dans un contexte où l’opérateur historique français cherche à racheter SFR avec Bouygues Telecom et Free, des inquiétudes surgissent logiquement sur le risque de voir les tarifs des forfaits mobiles et fixes augmenter car la concurrence sera de facto amoindrie. Si Free a rejeté l’idée d’une hausse de ses prix en cas de passage à trois opérateurs, la directrice générale du groupe Orange,Christel Heydemann, estime pour sa part que “maintenir des prix bas pour les consommateurs n’est pas la seule priorité lorsque les entreprises doivent se développer pour rester compétitives”. Invitée de l’émission The Big Question d’Euronews ce 29 décembre, elle a notamment défendu la nécessité d’une consolidation des télécoms européens pour permettre aux opérateurs d’investir et de rester compétitifs face à des concurrents étrangers de plus grande taille.
Selon elle, l’analyse strictement centrée sur les prix atteint aujourd’hui ses limites, alors que les réseaux doivent absorber une hausse continue du trafic, de 10 à 30 % par an, portée par la vidéo et l’intelligence artificielle. Ces propos interviennent alors que la première proposition du trio a été rejetée par Altice France, le consortium travaille sur une nouvelle offre, sans garantie d’aboutir. “Ce qui est crucial pour nous, c’est la rapidité et le timing : ce type de transactions ne peut pas se permettre des négociations interminables», a-t-elle indiqué.
Plus largement, Christel Heydemann s’inscrit dans la dynamique européenne favorable à une consolidation accrue, estimant que la fragmentation du marché freine l’investissement et explique en partie le retard de l’Europe en matière de 5G et de fibre : « Le trafic sur nos réseaux continue de croître chaque année. Les gens consomment plus de vidéos et utilisent davantage l’intelligence artificielle. » Si certains États membres redoutent une réduction de la concurrence et une hausse des prix, la dirigeante juge inévitable une modernisation de la réglementation européenne, tout en reconnaissant la diversité des situations nationales : « Il n’existe pas de solution unique pour tous, mais la nécessité de moderniser la réglementation est une réalité partout en Europe. »